Un jour… Un chef-d’oeuvre! (27)

«Ne peut être beau que ce qui est grave.»

Anton Tchekhov (1860-1904)

28a. Rafail Levitsky, Le Pont dans les bois (1886)

Rafail Levitsky (1847-1940), Le Pont dans les bois (1886).

LA PETITE FLEUR

Fleurette sans parfum, flétrie
En ce vieux livre où nul ne lit.
Mon âme en te voyant s’emplit
D’une inquiète rêverie.

Où t’ouvris-tu ? sous quelle aurore ?
Pour plus d’un jour ? ou sans demain ?
Une étrangère ou tendre main
Te mit-elle où tu meurs encore,

En souvenir d’une première
Caresse ou d’un suprême adieu
Ou d’un retour sous le ciel bleu
Dans les bois d’ombre ou de lumière ?

Vit-il, joyeux ? Vit-elle, heureuse ?
Où le sort les a-t-il menés ?
Ou bien sont-ils déjà fanés
Comme toi, fleur mystérieuse ?

Alexandre Pouchkine (1799-1837)

 

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893), Les Saisons (Времена года), op. 37a, n°6 Juin – Barcarolle, interprétée par Sviatoslav Richter.

Tchaïkovski composa Les Saisons de décembre 1875 à novembre 1876 à la demande de Nikolaï Matveïevitch Bernard, l’éditeur du Nouvelliste, un magazine musical mensuel de Saint-Pétersbourg. Ce magazine publiait des partitions en supplément et deux morceaux de Tchaïkovski avaient déjà été publiés en 1873. On lui demanda de composer un morceau chaque mois pour le magazine. Chaque morceau est accompagné d’une épigraphe poétique en russe. (Wikipédia)

JUIN – BARCAROLLE

Nous rejoignons la côte
Où les ondes câlineront nos pieds.
Les étoiles, par une tristesse secrète,
Brillent sur nous.

Alexeï Pletcheiev (1825-1893)