Un jour… Un chef-d’oeuvre! (58)

«La Folia est une certaine danse portugaise faisant grand bruit car elle réunit beaucoup de monde avec des sonnailles aux pieds… et le bruit en est si grand et le son si hâtif, qu’ils ont l’air, les uns et les autres, d’avoir perdu la raison; d’où le nom de Folia donné à la danse, mot qui en vieux toscan, folle, signifiant vain, fou, sans cervelle, qui a la tête vide. »

Sebastian Covarrubias (1539-1613), Tesoro de la Lengua Castellana (Madrid, 1611).

58a. Pierre-Pau Rubens, Danse de villageois italiens

Pierre-Paul Rubens (1577-1640), Danse de villageois italiens.

Arcangelo Corelli (1653-1713), Sonate pour violon et basse continue op.5 n°12 en ré mineur « La Follia » interprétée par Hesperion XXI, dirigé par Jordi Savall.

58c. Folia Corelli thème

L’épidémie dansante de 1518 est un cas de manie dansante observé à Strasbourg en Alsace (qui faisait alors partie du Saint-Empire romain germanique) en juillet 1518.

De nombreuses personnes dansèrent sans se reposer durant plus d’un mois, certaines d’entre elles décédèrent de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral ou d’épuisement, bien qu’aucun auteur contemporain aux faits n’évoque de décès liés à cette épidémie de manie dansante.

Plusieurs manifestations importantes de manie dansante ont été répertoriées au cours des siècles, notamment le 15 juin 1237 à Erfurt, le 24 juin 1374 aux Pays-Bas ou à Aix-la-Chapelle, en 1417 et 1418 en Alsace.

Selon Paracelse, l’épidémie de Strasbourg débuta en juillet 1518 lorsqu’une femme, Frau Troffea, se mit à danser avec ferveur dans une rue de Strasbourg pendant quatre à six jours. En une semaine, 34 autres personnes s’étaient mises à danser et, en un mois, elles furent aux alentours de 400. Certaines finirent par en mourir.

Les documents historiques de l’époque, incluant des « notes des médecins, des sermons de la cathédrale, des chroniques locales et régionales et même les billets émis par le conseil municipal de Strasbourg » indiquent clairement que les victimes dansaient. On ignore encore aujourd’hui pourquoi ces personnes se sont mises à danser jusqu’à ce que mort s’ensuive. L’épidémie de Strasbourg de 1518 est l’une des mieux documentées. C’est même la seule à avoir pu être reconstituée aussi précisément. […] Au total, une vingtaine d’épisodes comparables ont été rapportés entre 1200 et 1600. Le dernier serait survenu à Madagascar, en 18634.

Comme l’épidémie s’aggravait, des nobles inquiets demandèrent l’avis des médecins locaux. Ces derniers rejetèrent les causes astrologiques et surnaturelles, annonçant qu’il s’agissait d’une « maladie naturelle », causée par un « sang trop chaud ». Néanmoins, au lieu de prescrire des saignées comme il était d’usage, les autorités encouragèrent les danseurs en établissant un marché aux grains et en construisant une scène en bois. Ils pensaient en effet que les malades ne s’arrêteraient de danser que s’ils pouvaient le faire sans interruption jour et nuit jusqu’à épuisement. Pour améliorer l’efficacité du traitement, les autorités embauchèrent même des musiciens pour maintenir la danse des malades. (Wikipédia)

58b. Piero di Cosimo, Libération d'Andromède (détail)

Piero di Cosimo (1462-1522), Andromède, 1515 (détail).