Un jour… Un chef-d’œuvre (137)

Comme les Rois Mages en Galilée
Suivaient des yeux l´étoile du Berger…

 

Mosaïque des Rois mages, basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne, 6ème siècle.

 

Georges Bizet (1838-1875), Suite de l’Arlésienne n°2, Farandole, interprétée par l’Orchestre symphonique de Montréal, dirigé par Charles Dutoit.

« Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.

Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. […] »

Évangile selon Matthieu 2, 1-15, La visite des mages.

 

Georges Bizet (1838-1875), Suite de l’Arlésienne n°1, Adagietto, interprété par l’Orchestre symphonique de Montreal, dirigé par Charles Dutoit.

 

Andrea Mantegna (1431-1506), L’Adoration des Rois mages.

On trouve [uniquement] le récit de l’Épiphanie dans l’évangile de Matthieu qui évoque l’histoire de ces mages venus d’Orient, guidés par une étoile jusqu’à l’étable où Marie venait de donner naissance à Jésus. Dans le Nouveau Testament, il n’est nullement fait mention du prénom des mages, ni même de leur nombre. « Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui.

Qui étaient les Rois mages ?
Lorsqu’on s’intéresse à l’histoire des Rois mages, on réalise que non seulement ces hommes n’étaient pas trois… mais qu’ils n’étaient probablement pas rois non plus. Au fil des siècles et des écrits, des sources successives ont façonné leur légende. Pour certains, les mages étaient deux, pour d’autres douze. Les historiens s’accordent toutefois sur un point : si on a un temps pensé que les mages étaient juifs, ils étaient plus vraisemblablement originaires de Perse. Selon la Chronique de Zuqnin, récit rédigé en syriaque au VIIIe siècle, les Rois mages auraient fondé l’Église de Perse après leur expédition à Bethléem. L’explorateur Marco Polo raconte justement dans son « Livre des merveilles du monde » avoir vu la tombe des Rois mages dans la ville de Saba, en Perse. « Leurs corps sont toujours entiers, avec leurs cheveux et leur barbe », écrit le marchand italien. Ce n’est qu’au VIe siècle que la tradition leur donne un prénom. Les mages deviennent alors Melchior, Gaspard et Balthazar.

L’or, la myrrhe et l’encens : que signifient les présents apportés par les Rois mages ?
Les présents apportés par les Rois mages ont tous une dimension hautement symbolique. Dans « La légende dorée », récit écrit entre 1261 et 1266, le chroniqueur italien Jacques de Voragine dresse le portrait des trois hommes et détaille la signification de l’or, de la myrrhe et de l’encens : « Le premier des Mages s’appelait Melchior, c’était un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe. Il offrit l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ. Le second, nommé Gaspard, jeune, sans barbe, rouge de couleur, offrit à Jésus, dans l’encens, l’hommage à sa Divinité. Le troisième, au visage noir, portant toute sa barbe, s’appelait Balthazar ; la myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir ».

Esther Buitekant, https://www.geo.fr/histoire/qui-etaient-les-rois-mages-201348.