Un jour… Un chef-d’œuvre (158)

L’éclat de la Nature est une plus haute apparition…

Friedrich Hölderlin (1770-1843)

 

Alexandre Calame (1810-1864), Les Alpes suisses, 1838.

 

Richard Strauss, (1864-1949), Une symphonie alpestre, op. 64 (Eine Alpensinfonie), 1. Nuit et 2. Lever de soleil, interprété par le London Symphony Orchestra, dirigé par B. Haitink.

 

Quand je m’en allais au loin sur la lande aride
Où montait du fond des gorges sombres
Le chant révolté des torrents,
Quand les nuées m’environnaient de leurs ténèbres
Quand la tempête à travers la montagne
Déchaînait ses rafales furieuses,
Et que le ciel m’enveloppait de flammes
Alors tu m’apparaissais, âme de la Nature !

Friedrich Hölderlin (1770-1843), À la Nature, Poèmes de jeunesse, composés entre 1789 et 1794.

Une grande correspondance existe entre tous les êtres moraux et physiques. Il n’y a personne, je le pense, qui, laissant errer ses regards sur un horizon sans bornes, ou se promenant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux vers le firmament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’émotion qu’il lui était impossible d’analyser ou de définir. On dirait que des voix descendent du haut des cieux, s’élancent de la cime des rochers, retentissent dans les torrents ou dans les forêts agitées, sortent des profondeurs des abîmes. 

Benjamin Constant (1767-1830)