Un jour… Un chef-d’œuvre (193)

Un printemps plus tard…

09. Hodler - Der Buchenwald - 1885

Ferdinand Hodler (1853-1918), Le Bois des Frères (Le Bois de la Châtelaine), 1885.

Il y a un peu plus d’un an, je débutais les billets « Un jour avec les arts ». Je ne m’imaginais pas qu’un printemps plus tard, j’approcherais les 200 publications (avec une petite interruption en été pour le festival virtuel et les vacances)! Je vous donne aujourd’hui à relire, regarder et écouter la toute première proposition. Vous êtes nombreux à les suivre quotidiennement, je vous en suis très reconnaissant. Et même si nous avons l’impression qu’en une année, nous n’avons pas pu maîtriser la pandémie. Les artistes sont toujours dans le même désarroi et se sentent abandonnées comme d’autres pans entiers de notre société. Tous ces « oubliés » m’inspirent une tristesse absolue! Tous ceux qui nous ont quittés restent dans nos esprits. J’espère cependant ne pas devoir perpétuer ces billets trop longtemps, car malgré dimension culturelle qui me tient à cœur, nous avons tous besoin d’un retour à la vie « normale » et aux rencontres humaines plus directes. Je crois que durant cette année, j’ai respecté les règles initiales que je m’étais imposées… même si je m’octroie désormais une pause les samedis et dimanches… voici donc le texte du 19 mars 2020:

Bonjour à tous,

Durant cette période inédite et grave de notre existence, Je sais que plusieurs lecteurs, auditeurs ou mélomanes ressentent une douloureuse solitude. Il est pourtant important de ne jamais perdre le contact. Je me propose donc, modestement, de vous présenter, chaque jour de notre confinement, un morceau musical qui me tient à cœur, une peinture qui n’y est liée que par les transversalités que vous pourrez établir et une citation émanant d’ouvrages que j’aime. Il ne s’agit pas de billets à proprement parler, ceux-ci viendront, sauf contretemps, le dimanche. Vous retrouverez toutes ces publications dans la nouvelle catégorie en cliquant sur  » Un jour avec les Arts » dans la colonne de droite. J’espère vous apporter ainsi un peu de rêve, de plaisir, de réflexion et vous inciter à mesurer toute l’importance de la culture dans nos vies…!

Voici donc la première proposition:

À tout Seigneur tout honneur, J.S. Bach, Clavier bien tempéré, livre 1, Prélude et Fugue n°12 en fa mineur BWV 857 par S. Richter.

« Quand on marchait dans la voie de la vertu, le monde n’était qu’une communauté. C’étaient les hommes de talent qu’on choisissait. Leur voix était sincère et ils pratiquaient l’harmonie. Les hommes traitaient les parents des autres comme les leurs et chérissaient les enfants des autres comme les leurs. On procurait aux vieillards un abri jusqu’à leur mort, aux hommes dans la force de l’âge du travail, aux jeunes l’éducation. On manifestait douceur et compassion aux veuves, aux orphelins, aux gens sans enfant et aux malades, de façon à s’occuper d’eux. […] Les gens détestaient le gaspillage des biens, mais sans pour autant les accaparer pour eux-mêmes. Ils aimaient à travailler de toutes leurs forces […] et les portes extérieures des maisons restaient ouvertes. C’était la période de la Grande Unité [ta-t’ung] ».

Liji (Chine, IIème siècle ACN), Le Livre des Rites.