Les Larmes et l’Absence…

Il y a des billets que j’aurais aimé n’avoir jamais à écrire !
Quand l’implacable hasard, certains diront le destin, se manifeste, il nous anéantit subitement. Après un moment hagard, l’incrédulité se fait jour, puis, hélas, la dure réalité s’impose sans concession, sans explication, sans issue possible… un vide affreux nous envahit !

C’est la terrible nouvelle de la disparition tragique et accidentelle de la jeune cantatrice, amie et complice de nombreux concerts commentés, Ella Petnichenko, que j’évoque aujourd’hui sans vraiment trouver les mots justes… y en a-t-il ?

Comment d’abord admettre qu’une jeune femme de 27 ans, pleine de talent, de passion et d’énergie… comment imaginer que le sort ravisse ainsi cette personne souriante, pleine d’esprit, de curiosité et d’amour de l’art, en un instant, renversée par un tram, un triste soir d’automne, à Forest ? Non, cela ne sonne pas juste… le monde est si injuste ! Que dire encore sinon qu’elle va nous manquer si cruellement… ? Qu’ajouter si ce ne sont des mots dérisoires affirmant avec force que nous n’oublierons pas son talent, sa formidable voix, sa belle personnalité et sa si grande sympathie ?

Tous les jours, à toutes les heures, partout dans le monde, des femmes, des hommes et des enfants sont ainsi emportés par la terrible et impitoyable faucheuse… sans qu’ils s’y attendent et souvent bien avant l’heure. Si nous éprouvons une compassion bien naturelle, nous n’y songeons que de manière éphémère car ils ne font pas vraiment partie de notre vie de tous les jours. Ils sont justes des êtres humains comme nous tous et méritent notre sympathie. Mais qu’il s’agisse de nos proches et nous mesurons soudain à quel point nous sommes peu de chose, vulnérables, et comme la fatalité nous attend au carrefour du chemin de la vie… puis à quel point, surtout, nos chers disparus nous manquent…

Ella n’a sans doute pas souffert et n’a pas eu conscience de ce qu’il lui arrivait, je l’espère sincèrement…mais c’est une bien piètre consolation ! Elle est partie sans s’en apercevoir, alors que sa carrière allait décoller, que sa musique mûrissait avec l’humanité qui l’habitait… car l’art est l’expression de l’humanité. Mais elle laisse une maman désespérée et bien démunie, si loin, là-bas en Ukraine. Elle était si fière de sa fille. Je me souviens avec émotion de sa joie lorsqu’à Malmédy, cet été, lors d’un concert, alors qu’Ella était acclamée par le public, elle récoltait, le visage tout illuminé, cette rare et si précieuse joie. Y a-t-il dans la vie pire cauchemar que de perdre son enfant ?

Elle laisse aussi une famille et des amis, tous ceux qui ont soutenu son parcours chez nous, tous ceux qui ont reconnu en elle le formidable potentiel qu’elle possédait, tous ceux qui ont croisé son chemin. Je ne peux que m’associer aux larmes de chacun d’eux. Je pense particulièrement à Mana et à Denis qui étaient si proches d’elle et qu’elle aimait tant.

C’est bien peu, j’en suis conscient, mais je ne peux que présenter mes condoléances les plus émues et souhaiter le plus grand courage à tous.

Au revoir et merci Ella… tu continueras à vivre en nous !