Un jour… Un chef-d’œuvre (207)

Reconnaissez la diversité et vous atteindrez l’unité.

Rabindranath Tagore (1861-1941)

Matteo Ripa (1682-1756), Lueurs matinales sur la crête ouest (1711)

Matteo Ripa (1682-1746) séjourna de 1710 à 1723 à la cour de l’empereur de Chine Kangxi et a laissé des Mémoires accompagnés de planches gravées qui sont un intéressant témoignage sur la civilisation chinoise de cette époque. Après son retour, il a fondé à Naples le « Collège des Chinois » (Collegio dei Cinesi), devenu par la suite l’Institut universitaire oriental (aujourd’hui intégré dans l’Université de Naples « L’Orientale »).

Tè Cheng Ling Premier divertissement chinois retranscrit par Joseph-Marie Amiot (1718-1793) et interprété par Jean-Christophe Frisch (Traverso)

Joseph Amiot, est un prêtre jésuite, astronome, musicien et historien français, missionnaire en Chine. En 1754 il envoie en France un mémoire, non signé, non daté, demeuré inédit, De la Musique moderne des Chinois, qu’il dit compléter par un autre envoi, perdu, sur la Musique que les Chinois cultivaient anciennement2. En 1779 ses Divertissements chinois, non édités, consistent en musiques notées à la chinoise et transcrites selon une notation mixte sur une portée. Quarante-et-un airs auraient dû être ainsi mis à la disposition de l’amateur européen. Des études ont montré qu’il ne s’agit pas de transcriptions d’oreille faites par un européen qui les auraient entendues, mais bien de partitions écrites en usage à la cour mandchoue. Il n’a pas été possible de retrouver le recueil qui servit de source à Amiot, et ses Divertissements constituent un témoignage précieux de la musique et de la danse chinoise de l’époque. (Wikipédia)

Teodorico Pedrini (1671-1746), Sonate op3 n°1 pour violon solo avec basso del Nepridi, op.3, interprétée par Julia Glenn (violon), Madeleine Bouïssou (violoncelle baroque), Paul Morton (theorbe) et Elliot Figg (clavecin).

Reproduction du portrait de Teodorico Pedrini dans Histoire et description de Pekin, 1896.

Envoyé en Chine par le Pape Clément XI, Teodorico Pédrini, missionnaire lazariste et musicien de renom arrive à Pékin le 5 février 1711. L’empereur Kangxi qui souhaitait disposer de quelques artistes européens à sa cour le prend immédiatement sous sa protection. Outre son activité de compositeur et de claveciniste, il fut chargé de l’entretien des clavecins de la cour, fabriqua de nouveaux instruments, construisit deux orgues, acheva un traité de musique européenne et accompagna l’empereur dans ses nombreux voyages. Il resta jusqu’à sa mort en 1746 au service des Fils du ciel : Kangxi qui l’a accueilli et ses successeurs Yong Zheng et Qianlong, tous de la dynastie des Qing.

Des œuvres musicales de Pédrini, nous ne disposons que du recueil de ses sonates pour violons et continuo (Dodici Sonate a Violino Solo col Basso). Deux autres recueils dormiraient encore dans des archives de la Cité interdite… Une mention de musique vocale du musicien italien a aussi été retrouvée dans les archives chinoises, mais pas ses partitions. Outre sa propre musique, Pédrini fit jouer à la cour impériale les musiques de ses contemporains, entre autre celles de Corelli, dont on a retrouvé quelques manuscrits dans la bibliothèque de l’église de Bei Tang, à Pékin.

Imaginons un instant la réaction de l’assistance chinoise lorsque Pédrini interpréta ses sonates pour la première fois ! Imaginons quelle émotion envahit l’artiste, lorsqu’il fit résonner l’épinette de l’empereur dans la Cité Interdite, après un voyage de près de 10 ans sur les routes d’Asie ! Le croisement des sensibilités génère l’enrichissement mutuel de cultures aussi riches l’une que l’autre.

Notice de présentation des Concerts de l’Hostel Dieu.

Paravent à 12 feuilles en laque de Coromandel, Chine, Dynastie Qing, Époque Kangxi, 1699.