Un jour… Un chef-d’oeuvre! (61)

« Dieu est Un, mais aussi trois… Le christianisme s’est fondé sur ce paradoxe fondamental… non sans spéculations et multiples débats… »

Antoine Guggenheim, 2016.

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Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin (1598–1680), La Colombe de l’Esprit-Saint, 1657-1666 à Saint-Pierre de Rome.

Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525-1594) Veni Creator Spiritu (1589) interprété par The Sixteen dirigé par Harry Christopher.

« Veni Creator Spiritus est une hymne grégorienne, considérée comme la plus célèbre de toutes les hymnes de ce répertoire. Le Veni Creator fut composé par Raban Maur au ixe siècle et il est utilisé chez les catholiques mais aussi dans la plupart des Églises chrétiennes.

Viens, Esprit Créateur nous visiter,
Viens éclairer l’âme de tes fils,
Emplis nos cœurs de grâce et de lumière,
Toi qui créas toute chose avec amour,
Toi le Don, l’envoyé du Dieu Très Haut,
Tu t’es fait pour nous le Défenseur,
Tu es l’Amour le Feu la source vive,
Force et douceur de la grâce du Seigneur,
Donne-nous les sept dons de ton amour,
Toi le doigt qui œuvres au Nom du Père,
Toi dont il nous promit le règne et la venue,
Toi qui inspires nos langues pour chanter,
Mets en nous ta clarté, embrase-nous,
En nos cœurs, répands l’amour du Père,
Viens fortifier nos corps dans leur faiblesse,
Et donne-nous ta vigueur éternelle,
Chasse au loin l’ennemi qui nous menace,
Hâte-toi de nous donner la paix,
Afin que nous marchions sous ta conduite,
Et que nos vies soient lavées de tout péché,
Fais-nous voir le visage du Très-Haut,
Et révèle-nous celui du Fils,
Et toi l’Esprit commun qui les rassemble,
Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions
en toi,
Gloire à Dieu notre Père dans les cieux,
Gloire au Fils qui monte des Enfers,
Gloire à l’Esprit de Force et de Sagesse,
Dans tous les siècles des siècles,
Amen.

Hildegard von Bingen (1098-1179), Veni Creator Spiritu, interprété par Anonymous 4.

« Le Saint-Esprit est le baiser de Dieu. »

Saint Bernard De Clairvaux (1090-1153).

61b. Hildegard recevant l’inspiration divine, Codex des Liber Scivias (1151-52).

Hildegard von Bingen recevant l’inspiration divine, Codex des Liber Scivias (1151-52)

« Dans la théologie chrétienne, la pneumatologie (du grec pneuma (πνεῦμα, le souffle), « esprit ») est l’étude et la célébration de l’Esprit saint, troisième personne de la Trinité, envisagé soit au sein du mystère divin (la « procession » du Saint-Esprit), soit dans la manifestation de ce mystère et la communication de la vie divine (que saint Paul et les Pères anténicéens nomment pneuma, non comme personne, mais comme présence et puissance sanctifiante de Dieu).

Dans un sens plus large, on parle de pneumatologie, en histoire des religions, voire en histoire des idées, chaque fois qu’il s’agit de caractériser l’immanence du Souffle divin, le divin comme spirituellement présent à l’intérieur de l’homme. »

Olivier CLÉMENT, « PNEUMATOLOGIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 28 mai 2020.

« Le Saint-Esprit, l’Esprit de Dieu, tient dans le judéo-christianisme une place paradoxale : il y apparaît à la fois omniprésent aux yeux de la tradition biblique et dogmatique et, en maintes époques du moins, assez largement méconnu chez nombre de croyants.

Il est mentionné dès la première page de la Bible, sous la forme de la ruaḥ hébraïque : il « planait sur les eaux » au commencement, lorsque « Dieu créa le ciel et la terre » (Genèse, I, 1-2). Il resurgit aux toutes dernières lignes du Nouveau Testament sous la désignation grecque de pneuma, comme celui qui oriente le regard et la prière de l’Église vers le retour du Christ à la fin des temps : « L’Esprit et l’Épouse disent : Viens ! » (Apocalypse, XXII, 17). Entre ces deux extrémités de l’histoire, il est présenté comme opérant à travers tout le déploiement de l’Ancienne Alliance et à travers toute l’histoire de l’Église, selon l’amplitude que le Nouveau Testament donne à cette dernière : c’est en Lui qu’est censée s’accomplir cette rencontre de Dieu et des hommes qui est indissociablement révélation du mystère de Dieu et réalisation du salut du monde. Tous les envoyés de Dieu pour cette œuvre de révélation et de salut sont sous sa mouvance, y compris et d’abord Jésus-Christ lui-même.

D’où l’étonnement que l’on ne peut manquer de ressentir devant sa relative méconnaissance par les croyants eux-mêmes. Des publications contemporaines ont pu le présenter comme « le Dieu inconnu » ; et c’est, au fond, tout au long de l’histoire chrétienne que s’est reproduite cette réaction que saint Paul lui-même s’attira à Éphèse aux tous débuts de l’Église : « Mais nous ne savions même pas qu’il y a un Esprit Saint ! » (Actes, XVIII, 2). Si dans leur liturgie, et du même coup dans leur doctrine, les Églises d’Orient lui ont toujours fait la part belle, l’Occident a pu, non sans raison, être accusé d’estomper son rôle au bénéfice quasi exclusif du Christ (christomonisme) et il n’est pas sans signification, à cet égard, que les réveils pneumatiques qui n’ont pas manqué à travers les siècles aient dès lors le plus souvent pris l’allure de mouvements plus ou moins contestataires vis-à-vis des Églises établies.

Le renouveau et le succès contemporains des études bibliques et patristiques permettent une plus juste évaluation de l’importance qui, en Dieu même et dans ses interventions de salut dans l’histoire, doit être reconnue à Celui dont il est dit à la fois qu’« il scrute les profondeurs de Dieu » et qu’il s’offre aussi bien à vivifier « l’intime des cœurs » qu’à « renouveler la face de la terre ». Et les théologiens sont d’autant plus invités à tenir compte des résultats de ces enquêtes historiques qu’avec le « mouvement charismatique » on assiste à une remise en valeur sans précédent du rôle de l’Esprit saint dans l’existence et dans l’histoire des croyants. »

Joseph DORÉ, « SAINT-ESPRIT », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 28 mai 2020.

Edvard Grieg (1843-1907), Peer Gynt, Musique de scène op.23, Choral Ô matin béni (choral de la Pentecôte), interprété par les Chœurs de l’Orchestre symphonique de Göteborg, dirigé par Neeme Järvi.

CHANT DES FIDÈLES (sur la route qui mène à l’église à travers bois)

C’est le Matin béni
Où les langues de flamme,
Apportant l’Esprit du Seigneur,
Descendirent des cieux.
Élevons-y notre âme,
Nos yeux et notre cœur.