La « Pathétique », sixième et dernière symphonie de Piotr Illich Tchaïkovski (1840-1893), précède de quelques semaines la fin tragique du compositeur. Toute l’oeuvre semble pressentir la mort et le terrible Fatum. Dans une lettre, Tchaïkovski confiait que la partition s’appuierait sur un programme « profondément subjectif ».

La première audition laissa le public perplexe. On ne sait pas exactement ce qui fut le plus en cause, de la direction médiocre et peu efficace de l’auteur lui-même ou de la structure inhabituelle de l’oeuvre. A la place de l’éclatant final traditionnel des symphonies, l’oeuvre se termine par un terrible « Adagio lamentoso » ne laissant passer aucune lumière et où les contrebasses, restées seules à l’extrême fin, semblent simuler les derniers battements d’un coeur épuisé..
Redonnée quelques semaines plus tard sous la direction de Napravnik, l’oeuvre rencontra alors un succès qui n’allait plus se démentir. Mais Tchaïkovski n’en sut rien: entre-temps, il était mort!
À la première audition, le deuxième mouvement (Allegro con grazia) semble une aimable valse à trois temps. Mais si on tente de compter ces temps ou d’esquisser quelques pas de danse, on se rend compte qu’elle est bancale. Le mordeau est écrit dans une mesure, très rare à l’époque (sauf dans la musique populaire russe et de l’Europe centrale) – ce qui correspond à une mesure à trois temps suivie d’une mesure à deux temps.
Mais cette irrégularité rythmique crée plus qu’une curiosité. Elle génère un malaise insidieux qui s’exprimera plus ouvertement dans la partie centrale, avec ses battements inquiets de timbales.
Bonjour,
C’est en recherchant le nom de l’Angélus de Millet que je n’arrivais plus à trouver que je suis tombé sur votre blog. Je n’ai pas pu m’empêcher de le parcourir.
Les thèmes proposé sont fabuleux et instructifs. Ils me servent à décrire une scène lorsque je goûte un vin.
Merci à vous.
Cordialement
Eric de Suisse