Un jour… Un chef-d’oeuvre! (87)

« La culture, dans son sens le plus large, est comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »

UNESCO, Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet – 6 août 1982.

Les frères Asam, Cosmas Damian Asam (1686-1739 et Egid Quirin Asam (1692-1750), sont deux sculpteurs, stucateurs, peintres et maîtres d’œuvre allemands du baroque tardif ou rococo, L’Assomption de Marie, église de l’abbaye de Rohr (1722-23).

 

Heinrich Ignaz Franz Biber (1644 -1704), Sonate du Rosaire n°14 « l’Assomption de Marie », interprétée par Rachel Podger, Violon (Violon Pesarinius, Italie, 1739) – David Miller, Théorbe, Archiluth – Marcin | 2016

Pour ne pas croire que le 15 août est seulement le jour de l’abus de Péket… et qu’il y a une tradition culturelle qui faut connaître pour pouvoir bénéficier pleinement des nombreuses illustrations artistiques qui témoignent de la vie et des émotions humaines. À défaut de culture, nous ne serons plus capables de comprendre le sens d’une oeuvre… Et il n’est pas besoin d’être croyant pour mesurer la beauté des chefs-d’œuvres…!

« Une croyance, une fête, un dogme.

Que fête-t-on a l’Assomption ?Malgré la discrétion des Évangiles, les premiers chrétiens n’ont pas mis longtemps à réfléchir à la place de Marie dans leur foi. Ils ont rapidement voulu célébrer ses derniers moments, comme ils le faisaient pour honorer leurs saints. À cause du caractère unique de sa coopération, une croyance se répand : son « endormissement » – sa Dormition – consiste en réalité en son élévation, corps et âme, au ciel par Dieu.

La fête exprime cette croyance : chaque 15 août, les chrétiens célèbrent à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie.

En 1950, le pape Pie XII estime utile de proposer une définition plus précise : « La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort ». La définition fait partie des dogmes de l’Église.

L’Assomption de Marie dans le sillage de l’Ascension du Christ.

On associe souvent l’Assomption de Marie avec l’Ascension du Christ ; de fait, les mots se ressemblent et il y a dans les deux cas une montée mystérieuse au ciel dans la gloire de Dieu.

Pourtant, « assomption » ne vient pas du verbe latin « ascendere » (monter, s’élever), qui a donné « Ascension », mais d’« assumere » (assumer, enlever). L’étymologie souligne l’initiative divine : Marie ne s’élève pas toute seule vers le ciel, c’est Dieu qui fait le choix de l’« assumer », corps et âme, en la réunissant à son Fils sans attendre la résurrection finale, tant elle a su s’unir, corps et âme, à Lui dès sa vie terrestre.

Dans le sillage de l’Ascension, Marie inaugure le destin ouvert aux hommes par la résurrection de son Fils et anticipe ce qui deviendra la condition des sauvés à la fin des temps.

La fête de l’Assomption entretient l’espérance.

La liturgie de l’Assomption célèbre Marie comme la « transfigurée » : elle est auprès de Lui avec son corps glorieux et pas seulement avec son âme ; en elle, le Christ confirme sa propre victoire sur la mort.

Marie réalise ainsi le but pour lequel Dieu a créé et sauvé les hommes. En la fêtant, les croyants contemplent le gage de leur propre destin, s’ils font le choix de s’unir à leur tour au Christ.

Cette contemplation renforce enfin la confiance dans l’intercession de Marie : la voilà toute disponible pour « guider et soutenir l’espérance de ton peuple qui est encore en chemin » (préface). Ils aiment alors demander à Dieu : « Fais que, nous demeurions attentifs aux choses d’en-haut pour obtenir de partager sa gloire » (collecte). »

Père Laurent de Villeroché, eudiste*, Que fête-t-on à l’Assomption? article publié le 12 août 2018, lien vers le site internet.

* Les Eudistes ou Congrégation de Jésus et Marie (en latin Congregatio Jesu et Mariae ou Congregatio Eudistarum) est une société de vie apostolique de droit pontifical.

Un avis sur “Un jour… Un chef-d’oeuvre! (87)

Laisser un commentaire