Un jour… Un chef-d’oeuvre! (56)

« Quel serait notre monde si toutes les vies vibraient au même diapason ? »

57. Ce n'était que l'accordeur

Caricature du 19ème siècle (détail)… à savourer complète ci-dessous!

Domenico Scarlatti (1685-1757), Sonate en ré mineur K. 9 interprétée par Ivo pogorelich au piano au diapason 440 Hz.

Domenico Scarlatti, Sonate en ré mineur en ré mineur K.9 par Dongsok Shin.

Il s’agit ici du plus ancien piano connu qui ait survécu, fabriqué par Bartolomeo Cristofori (1655-1731), à Florence en 1720 et accordé à un diapason de 349,2 Hz, soit une tierce majeure plus bas que sur le piano moderne au diapason de 440 Hz.

Diapason: Norme adoptée pour l’accord des voix et des instruments.

57a. Ce n'était que l'accordeur

Caricature du 19ème siècle:  » Oh! Ce n’était que l’accordeur! « 

Instrument servant d’étalon sonore et sur lequel se règle l’accord des voix et des instruments. Depuis les commencements de l’art harmonique, il est devenu nécessaire de fixer un point de repère devant guider l’exécution et la facture. On ignore sur quelles bases il pouvait s’établir dans les époques anciennes. Le premier renseignement précis est offert par l’orgue d’Halberstadt, mais ne remonte pas plus, haut que 1495; à cette date le la, fixé actuellement à 880 vibrations simples par seconde, sonnait beaucoup plus haut, à 1010 vibrations simples. En 1713, les orgues de la cathédrale de Strasbourg donnaient un la de 784 vibrations simples, et celles de Notre-Dame de Paris, un la de 810 vibrations simples. Dans un même pays, dans une même ville, existaient des habitudes différentes, selon qu’il s’agissait du ton d’église et du ton de chambre. Tosi (1723) recommandait aux maîtres de chant de faire étudier leurs élèves d’après le ton de Lombardie et non d’après celui de Rome, afin de leur faire acquérir des notes aiguës et de leur éviter tout embarras lorsqu’ils se trouveraient accompagnés par des instruments élevés. Un demi-siècle plus tard, l’écart entre ces deux diapasons était d’une tierce mineure : le ré lombard correspondait au fa romain. On constatait, durant la première moitié du XIXe s., une tendance générale à l’élévation du diapason, due en grande partie à l’importance, prise par les instruments à vent, auxquels les sonorités aiguës prêtaient plus de netteté et d’éclat. Pour mettre fin à l’indécision régnante, le physicien allemand Scheibler fit approuver par un congrès scientifique tenu à Stuttgart en 1834, l’adoption d’un diapason de 880 vibrations simples pour le la; mais cette proposition eut à l’époque peu d’influence.

57f. Diapasons à pompe, flûtes d'accord graduées

Diapasons à pompe ou Flûtes d’accord. Gradués, ces diapasons permettaient de prendre le la de chaque institution ou orchestre pour permettre l’accord des musiciens.

Vers 1840, le la se tenait à Paris aux environs de 900 vibrations simples, à Vienne entre 868 et 890, à Berlin à 884, à Londres à 900 ou 910; il montait à 920 en Russie. Une commission de physiciens et de musiciens qui eut Lissajous pour principale autorité et Halévy pour rapporteur, se réunit à Paris en 1859 pour étudier la possibilité de la fixation d’un diapason universel ou qui pût le devenir.

Les diapasons qui ont servi de base aux travaux de la commission de Paris en 1859

Elle s’arrêta au la de 870 vibrations simples, ou 435 vibrations doubles par seconde. Cette décision fut rendue obligatoire en France par décret, et un diapason type fut construit et déposé au Conservatoire des Arts et Métiers, pour servir d’étalon : chaque diapason fabriqué et mis en vente en France est alors vérifié conforme à ce diapason type, par le moyen d’un comparateur optique inventé par Lissajous, qui contrôle l’exactitude du nombre des vibrations. Le diapason moderne, diapason international généralement admis de nos jours correspond à la3 = 440 Hz une température de 20 °C.

57g. Clavier et la3

Il a été adopté lors d’une conférence internationale en mai 1939 et confirmé par la Conférence internationale de Londres en 1953. Le standard fut rapidement adopté par la BBC qui généra électroniquement le signal à la bonne fréquence et demanda à son orchestre de se caler sur cette nouvelle référence. La norme a été rééditée en janvier 1975 (ISO 16:19757).

57c. Diapason

Diapason moderne sur socle et caisse de résonance. 

Cette norme est généralement adoptée par tous les instrumentistes, exception faite de beaucoup d’ensembles spécialisés en musique ancienne, qui choisissent de nombreux diapasons, les plus courants allant de 392 à 466 Hz — ils nécessitent une tension moindre des cordes d’instruments tels que violes, luths, guitares, clavecins. Les écarts de fréquence entre 466 Hz (musique de la Renaissance), 440 Hz (baroque vénitien), 415 Hz (baroque allemand) et 392 Hz (baroque français) correspondent à un intervalle de demi-ton. Certains clavecins possèdent deux la, que l’on obtient par un mécanisme de déplacement du clavier. Le « la 415 » est communément appelé « la baroque », mais il n’est qu’une convention simplificatrice et unificatrice, et ne correspond en réalité qu’à l’un des nombreux diapasons historiques attestés. Notons cependant que la variété des diapasons a eu une influence considérable sur l’écriture musicale (particulièrement notable pour les ambitus vocaux), ce qui justifie le recours actuel à une grande diversité de hauteurs de référence.

L’instrument officiellement choisi est une verge vibrante, faite d’une tige d’acier quadrangulaire, courbée en forme d’un U allongé ou d’une fourchette à deux dents. Inventé par l’Anglais Shore en 1711, il fait entendre, dès qu’on le met en vibration par le choc d’un corps dur, un son fixe, constant et distinct des harmoniques qui l’accompagnent. Le son est renforcé quand on dispose le diapason sur une caisse de résonance.

Les diapasons portatifs, à l’usage des accordeurs, des chefs de chœur, etc., sont pourvus d’un court manche en acier. On a construit des diapasons ou des séries de diapasons accordés aux sons que l’on veut obtenir. On a établi des diapasons électriques dont les vibrations sont prolongées par un petit électroaimant agissant comme celui d’une sonnette électrique.

D’après Métronimo et Wikipédia