Un jour… Un chef-d’œuvre (180)

Quand maman est fatiguée, pourquoi c’est moi qui doit aller me coucher ?

Parole d’enfant

Louise Simoens, 7 ans, Une Joconde plus vraie que l’originale!

 

Muzio Clementi (1752-1832), Sonate en ré majeur Op 36 No 6 1 Allegro con spirito, interprétée par Anke Chen (5 ans!!!!).

Jouer d’un instrument améliore-t-il la mémoire?

Vous voulez que votre enfant ait une mémoire d’éléphant? Et, pour cela, il suffisait de l’inscrire à un cours de musique? Parmi les nombreux bienfaits de la musique sur le développement cognitif de des individus, le lien entre mémoire et musique a été évoqué. Mais existe-t-il réellement? Une équipe internationale de chercheurs s’est posé la question. Ceux-ci ont particulièrement étudié les changements cérébraux qui survenaient après une année de pratique musicale et vérifié si l’entrainement à la musique pouvait être associé à de meilleures capacités de mémoire chez de tout jeunes musiciens.

Méthode

L’activité cérébrale de 12 enfants âgés de 4 à 6 ans a été examinée lorsqu’ils écoutaient deux types de sons – le bruit d’un violon et un bruit blanc (ressemblant à l’effet « neige » de votre téléviseur). Ces observations ont été réalisées à 4 moments distincts au cours d’une année, et à l’aide de la magnétoencéphalographie, un dispositif permettant de mesurer l’activité électrique du cerveau, et donc d’indiquer quelles parties du cerveau sont activées à l’écoute des sons. Durant l’année, la moitié des enfants a suivi la méthode Suzuki (une méthode bien connue de l’apprentissage du violon), tandis que l’autre moitié n’a pas reçu de formation musicale. Des tests de perception musicale, mais également de capacité de mémoire des chiffres ont été réalisés au début et à la fin de l’étude.

Résultat

Après un an, on a pu clairement distinguer les enfants entraînés de ceux qui ne l’étaient pas, et ce, lorsqu’on a regardé de plus près leur activité cérébrale entre 100 et 400 millisecondes après avoir écouté un son. En effet, les enfants ayant suivi la méthode Suzuki étaient plus sensibles et réagissaient bien plus vite aux sons du violon qu’aux son d’un bruit blanc, une distinction qui n’était pas observée chez les autres enfants. De plus, comparativement aux enfants non entraînés, les jeunes violonistes montraient une nette amélioration de la mémoire des chiffres, et ce, dès la première évaluation, réalisée 4 mois après le début de l’étude.

Conclusion

Un an de pratique musicale suffirait donc à provoquer certains changements cérébraux spécifiques à l’écoute musicale! En effet, les cerveaux des enfants ayant reçu une formation musicale réagissent de façon différente au son du violon qu’à celui d’un simple bruit. Cette formation semble en outre avoir un effet très positif sur la mémoire de nos chérubins. Ces résultats prouvent que la musique peut avoir une influence positive sur les performances obtenues dans des disciplines autres que la musique! Selon les auteurs, ce type d’étude devrait inciter les responsables d’établissements scolaires à intégrer plus systématiquement des activités musicales en classe.

Valentine Vanootighem, 60 Questions étonnantes sur la musique, Sprimont, Éditions Mardaga, Coll. In Psycho Veritas, 2015, pp. 108-109.

Muzio Clementi (1752-1832), Sonate en ré majeur Op 36 No 3 1 Spiritoso, interprétée par Anke Chen.