Et pourquoi donc faudrait-il que les morts soient tristes…?
A.W. Thompson, Procession de personne festives qui suivent le squelette musicien, 1867
« Zig et zig et zig, la mort en cadence
Frappant une tombe avec son talon,
La mort à minuit joue un air de danse,
Zig et zig et zag, sur son violon.
Le vent d’hiver souffle, et la nuit est sombre,
Des gémissements sortent des tilleuls ;
Les squelettes blancs vont à travers l’ombre
Courant et sautant sous leurs grands linceuls,
Zig et zig et zig, chacun se trémousse,
On entend claquer les os des danseurs,
Un couple lascif s’assoit sur la mousse
Comme pour goûter d’anciennes douceurs.
Zig et zig et zag, la mort continue
De racler sans fin son aigre instrument.
Un voile est tombé ! La danseuse est nue !
Son danseur la serre amoureusement.
La dame est, dit-on, marquise ou baronne.
Et le vert galant un pauvre charron – Horreur !
Et voilà qu’elle s’abandonne
Comme si le rustre était un baron !
Zig et zig et zig, quelle sarabande!
Quels cercles de morts se donnant la main !
Zig et zig et zag, on voit dans la bande
Le roi gambader auprès du vilain!
Mais psit ! tout à coup on quitte la ronde,
On se pousse, on fuit, le coq a chanté
Oh ! La belle nuit pour le pauvre monde !
Et vivent la mort et l’égalité ! »
Henri Cazalis (1840-1909), Égalité-Fraternité, tiré des Heures sombres, quatrième partie de son recueil L’Illusion et que Camille Saint-Saëns met en musique.
Camille Saint-Saëns (1835-1921), La Danse macabre, version pour baryton-basse et piano (1872), interprétée par J. Van Dam et J-P. Collard.
Władysław Podkowiński (1866-1895), Le Squelette volant, 1892.
Le Squelette Joyeux (1897) Auguste et Louis Lumière film muet expérimental.
En 1897, Auguste et Louis Lumière filment un squelette qui danse, qui tombe et se relève tout seul. Un petit chef-d’œuvre de technologie à l’époque.
Alexey Akindinov (né en 1977), Dance of Death. 2008 – 2009.
Camille Saint-Saëns, Danse Macabre op. 40 (1875) version pour orchestre symphonique interprétée par le Philadelphia Orchestra, dirigé par Leopold Stokowski.
… Et pour finir, un classique plus ancien, mais incontournable de Walt Disney (1929)…! Alors… qui a encore peur des morts?