Un jour… Un chef-d’œuvre (144)

« Les couleurs sont les touches d’un clavier, les yeux sont les marteaux, et l’âme est le piano lui-même… »

Wassily Kandinsky (1866-1944)

Wassily Kandinsky (1866-1944), Jeune femme russe dans un paysage, 1905 (détail).

 

Serge Rachmaninov (1873-1943), Fantaisie-Tableaux pour deux pianos, Op. 5, interprétée par Nikolaï Luganski et Vadim Rudenko.

I. Barcarolle (poème de Mikhail Lermontov 1814-1841) à 0’55 »

Au crépuscule, la vague froide se couche doucement
Sous la rame lente de la gondole.
Cette chanson encore et encore, les accents de la guitare …
Au loin la vieille barcarolle a été entendue,
tantôt mélancolique, tantôt heureuse …
La gondole glisse dans l’eau, et le temps glisse sur la vague de l’amour;
L’eau redeviendra lisse et la passion ne montera plus.

II. La Nuit… L’Amour (poème « Parisina » de Lord Byron 1788-1824) à 8’30 »

C’est l’heure à laquelle, des branches
On entend le haut chant du rossignol;
C’est l’heure où les vœux des amoureux
Semblent doux dans chaque mot chuchoté;
Et les vents doux, et les eaux toutes proches,
Font de la musique pour l’oreille solitaire.

Elle écoute – mais pas pour le rossignol –
Bien que son oreille attende comme un doux conte.
Alors, un pas glisse à travers le feuillage épais,
Et sa joue pâlit – son cœur bat vite.
Une voix murmure à travers les feuilles bruissantes,
Elle rougit, et sa poitrine se soulève:
Un moment de plus – et ils se rencontreront –
Il est venu à ses pieds, son amant.

Et insouciants comme le sont les morts
Tout alentour, au-dessus, en dessous;
Comme si tout le reste du monde était mort,
Ils ne respirent plus que l’un pour l’autre;
Leurs soupirs sont pleins de joie
Si profonds, …
Cette folie heureuse bouleverse
Les cœurs qui perçoivent son ardent élan.

III. Larmes (poème de Fyodor Tyutchev 1803-1873) à 15’08 »

Larmes, larmes humaines
Vous coulez tôt et tard –
Vous coulez anonymes, vous coulez sans être vues
Inépuisables, innombrables –
Vous coulez comme des torrents de pluie
Dans les profondeurs d’une nuit d’automne.

IV. Pâques (poème d’Alexei Khomyakov 1804-1860) à 20’48 »

Partout sur la terre sonne une puissante cloche
Jusqu’à ce que tout l’air en vibration se balance comme la mer
Et comme les tonnerres d’argent qui chantent la nouvelle
Exultante de cette sainte victoire …

Wassily Kandinsky (1866-1944), Jeune femme russe dans un paysage, 1905.