Un jour… Un chef-d’œuvre (247)

Pour connaître le goût d’un éclair au chocolat, rien de tel que de croquer dedans!

Véronique Antoine-Andersen

Pieter Claesz (1596-1661), Nature morte au hareng, 1647.

Gustav Mahler (1860-1911), Symphonie No.4 IV Sehr behaglich: « Wir genießen die himmlischen Freuden », interprêté par Juliane Banse et The Cleveland Orchestra, dirigé par Pierre Boulez.

Après un bref prélude orchestral, le soprano solo entonne, avec des accents de félicité, son chant des « joies de la vie céleste », en quatre strophes, entrecoupées d’interludes, comme s’il nous conduisait au ciel.

La vie céleste
(de Des Knaben Wunderhorn)

Nous goûtons les joies célestes,
détournés des choses terrestres.
Du ciel on n’entend guère
le tumulte du monde !
Tout vit dans la plus douce paix !
Nous menons une vie angélique !
Mais quelle n’est pas notre gaieté!
Nous dansons et bondissons,
nous gambadons et chantons !
Et Saint Pierre, en ces lieux, nous regarde !

Jean laisse s’échapper le petit agneau.
Hérode, le boucher, se tient aux aguets !
Nous menons à la mort
un agnelet docile,
innocent et doux !
Saint Luc abat le bœuf
sans autre forme de procès.
Le vin ne coûte le moindre sou
dans les caves célestes.
Et les anges font le pain.

De bonnes choses de toutes sortes
poussent aux jardins du ciel !
De bonnes asperges, fèves,
rien ne manque !
Des jattes entières nous attendent !
De bonnes pommes, poires et grappes !
Les jardiniers nous laissent toute liberté !
Veux-tu du chevreuil, veux-tu du lièvre ?
Les voici qui accourent
en pleine rue !

Est-ce jour de carême ?
Aussitôt affluent de frétillants poissons !
Là-bas, Saint Pierre se jette
avec filet et appât
dans l’étang céleste.
Saint Marthe se mettra aux fourneaux!

Nulle musique sur terre
n’est comparable à la nôtre.
Onze mille vierges
entrent dans la danse !
Sainte Ursule en rit elle-même !
Nulle musique sur terre
n’est comparable à la nôtre.
Cécile et les siens
sont de parfaits musiciens !
Ces voix angéliques
réchauffent les cœurs !
Et tout s’éveille à la joie.