Un jour… Un chef-d’oeuvre! (29)

Le confinement… laisser sa pensée vagabonder entre ce qui fut, ce qui aurait pu être, ce que nous aurions aimé qui soit, ce qui est, ce que nous aimerions qui soit, ce qui pourrait être et ce qui sera… peut-être…!

30a. Edward Hopper, Morning Sun 1952.

Edward Hopper (1882-1967), Morning Sun, 1952.

Samuel Barber (1910-1981), Concerto pour violon et orchestre op.14, deuxième mouvement Andante, interprété par Hilary Hahn (violon) et The Saint Paul Chamber Orchestra, dirigé par Hugh Wolff.

« Né à New York où il a vécu pendant la majeure partie de son existence, Edward Hopper (1882-1967) est un peintre réaliste, soucieux des apparences sensibles, dont de nombreux tableaux représentent des scènes urbaines. Cependant, son exactitude n’est jamais celle d’un pur observateur. Il se soucie, en effet, d’exprimer des états affectifs, suggérés par des personnages souvent seuls ou séparés les uns des autres, confinés, des lieux à demi vides et des cadrages d’une implacable rigueur géométrique qui confinent parfois à l’abstraction. Edward Hopper suggère en effet la solitude et le silence , voire l’absence de toute communication entre les êtres, particulièrement les habitants de New York. On parle volontiers à son sujet de réalisme métaphysique, dans la mesure où ses toiles mettent en scène des situations quotidiennes chargées d’une signification énigmatique qui transcende la réalité immédiate des êtres et des choses. C’est, par exemple, le cas dans Morning sun, 1952. À partir d’une scène empruntée au réel, une chambre conjugale impersonnelle dans un gratte-ciel où ne se trouve qu’une seule personne et une fenêtre ouverte sur les toits, le peintre suggère tout un monde mystérieux, énigmatique et inquiétant de sentiments suspendus, en nous laissant le soin d’imaginer nous-mêmes le sens de la scène, et d’inventer des scénarios à son sujet. »

Aménagé et adapté d’après Marc-Henri Arfeux, New York, Anthologie de textes, Paris, Bibliothèque Gallimard, 2006, p.104.

« Confiner, verbe, d’abord écrit « confinner » au sens ancien d' »enfermer » est emprunté  (vers 1308) au latin confinium issu de l’adjectif  confinis  « contigu, voisin » de cum et de finis (fin). Confinium signifiait  « limite commune ». Il réalise l’idée voisine de « forcer quelqu’un à rester dans un espace  limité » (1477) et, avec un sujet désignant un objet inanimé, de « borner« , limiter quelque chose (fin du 18ème siècle). La forme pronominale se confiner, d’abord employé pour « être proche par la parenté » (1466), correspond ensuite à « se limiter à un espace restreint » avec des emplois figurés.

Dès le moyen français, le verbe signifie aussi « être situé sur les confins de  » (1468), « être contigu à ». En procède un emploi pour « être proche de ».

Confinement, nom masculin. Après une première attestation au sens de « terrain confiné » (1481), est devenu le nom d’action de confiner. Il participe surtout de l’idée « d’enfermement » d’abord dans le contexte pénal de l’emprisonnement (19ème siècle). De nos jours, il indique surtout le fait d’enfermer et d’être enfermé dans certaines limites concrètes ou surtout abstraites.»

Alain Rey (sous la direction de), Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Le Robert, vol.1, 2012, p. 805.