Un jour… Un chef-d’œuvre (224)

 

Tout homme qui marche peut s’égarer.

Johann Wolfgang von Goethe, Faust.

Edgard Maxence (1871-1954), Solitude, paix, isolement…

Félix Mendelssohn (1809-1847), Trio avec piano en ré mineur Op. 49, II. Andante con moto tranquillo, interprété par le Beaux-Arts Trio.

Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832)

Selige Sehnsucht / Bienheureuse nostalgie

Ne le dis qu’au sage d’esprit
— Vite se moque le vulgaire :
Je veux au vivant donner prix,
Qui languit de feu mortifère.

Dans le frais des nuits amoureuses
Où tu pris vie et donnas vie,
Te gagne une envie curieuse
Quand brille calme la bougie.

Tu ne restes plus asservi
À l’ombrageuse obscurité,
Et t’excite un neuf appétit
D’alliances plus élevées.

Il n’est de lointain qui t’obère,
Tu viens en volant, captivé,
Pour au terme, épris de lumière,
Te laisser, papillon, brûler.

Et tant que tu n’as pas cela,
Ces simples mots : « meurs et deviens »,
Tu n’es qu’un hôte sans éclat
Sur cette terre de chagrin.

Traduction de Lionel-Édouard Martin.