Voyages d’été 2022… deuxième journée… Émerveillements

La deuxième journée du Festival Voyages d’été s’annonçait riche en musique(s). Elle a magnifiquement tenu ses promesses.

L’importance de la place aux jeunes talents de chez nous dans le cadre des Concerts de l’U3A et du Festival d’été n’est plus à démontrer. Nos musiciens sont exceptionnels, passionnés par leur discipline et ils ont envie de la partager. Ils donnent le meilleur d’eux-mêmes dès qu’on veut bien leur faire confiance.

Ils sont aussi le symbole de la rencontre des générations. L’U3A est un lieu extrêmement dynamique et vivant, il serait grand temps que certains s’enlèvent de l’idée qu’il s’agit d’un club de pensionnés tournés sur eux-mêmes. Tous ceux qui ont un jour franchi notre porte d’entrée l’ont constaté et le savent. La jeunesse de l’U3A réside dans l’esprit qui l’anime, dans l’ouverture sur le monde, la disponibilité, la bienveillance « documentée » et, aussi, la disposition à la convivialité.

Merci à Jean Cadet pour les superbes reportages photos de notre Festival.

Les milliers de membres de notre ASBL savent leur chance de disposer d’autant d’activités, de cours, de conférences, de concerts, de voyages,… et des infrastructures parfaitement adaptées à nos activités. Les mélomanes présents à mes cours et aux concerts, ont une disponibilité d’écoute et un enthousiasme qu’ont remarqué, de longue date, les musiciens qui se produisent sur notre scène. Hier encore, une musicienne mes confiait que cette qualité d’écoute se ressent quand on se trouve sur la scène. Je le crois volontiers, je le ressens aussi lors de mes cours et conférences et j’en suis très heureux. Il est donc bien naturel que nous tentions d’offrir notre modeste scène à ceux qui en ont le plus besoin et qui y trouveront un environnement propice à déployer leur talent pour le plus grand bonheur de tous.

C’est dans cet esprit que nous accueillions hier à 17H le jeune Duo Delman, très originale formation composée d’un trombone basse, joué magistralement par Thomas Corman et d’une harpe, tenue par la talentueuse et très subtile Chloé Delvenne… un duo qui, sur le papier, semblait improbable ! Et pourtant non ! C’est superbe et d’une rare finesse. Le trombone n’est pas cet instrument uniquement très sonore que l’on croit parfois. L’idée de la Belle et la Bête, comme me l’avait nommé avec a priori un auditeur sceptique au moment où j’avais annoncé le concert, est obsolète car tout dépend de la finesse, du talent des musiciens et de la qualité des arrangements. En effet, le secret de la beauté ne réside pas dans la forme elle-même, mais dans l’usage qu’on en fait. De fait, il existe peu d’œuvres originales pour trombone et harpe et cela implique un travail d’observation pour découvrir ce qui peut s’adapter, puis d’arrangement, voir de réécriture pour que l’œuvre ne soit pas trahie, mais qu’elle puisse vivre aussi autrement. C’est une pratique ancestrale que les compositeur ont largement pratiquée au cours de siècles.

Thomas adopte un son ancré très souvent dans le registre aigu de son instrument. Son sens mélodique et son très beau legato font chanter magnifiquement son trombone. La harpe, quant à elle, qu’on croirait éclipsée par son puissant voisin, se révèle aussi en parfaite adéquation sous les doigts agiles de Chloé. Le programme que le Duo Delman nous a proposé, touchant à de nombreux styles est non seulement convainquant, nos musiciens sont capables des styles les plus divers,  et surtout d’une subtilité musicale formidable. Une superbe découverte qui a enthousiasmé notre public. Bravo et bon vent à ce nouveau duo qui, j’en suis sûr à tout l’avenir devant lui.

Le Duo Octocordes est habitué à nos concerts. Les deux formidables violonistes Sofia Constantinidis et Maritsa Ney connaissent bien notre scène. Elles s’y sont produites au moins trois fois sous des formes diverses. Hier soir, elles étaient là, tout simplement avec leur huit cordes et ce fut un grand moment.

Voyageant brillamment entre Bach et Piazzolla en passant par le romantisme, la chanson populaire roumaine et le bel canto rossinien, elles nous ont également offert un panaché d’arrangements fantastiques dont certains sont réalisés par elles-mêmes. Techniquement, Maritsa et Sofia sont exceptionnelles. Mais elles ont aussi une expérience du concert et une présence en scène formidable. Tout ce qu’elles jouent semble simple, donne l’impression de couler de source. L’arrangement du concerto pour deux violons de Bach, par exemple, joué seulement à deux violons sans orchestre ne semble pas vide de son accompagnement et sonne formidablement bien. Elles ajoutent à cette présence et cette technique une émotion musicale intense et une grande sympathie. Un tout grand moment… Merci pour votre musique partagée avec tant de naturel et d’émotion !

Le Festival continue… Aujourd’hui, nous recevrons encore deux ensembles remarquables. À 17H, Bertrand Lavrenov au violon et Kephren Baiwir au piano nous offriront un récital classique, puis à 19H, ce sera encore une belle découverte avec le Duo Phébus avec Hélène Petit au violon et Martin Descamps aux… marimbas ! À ne pas manquer !