Un jour… Un chef-d’oeuvre! (81)

« Antonin Dvorák soulignait que la Symphonie du Nouveau Monde avait, en partie, été inspirée par le grand poème de Henry Lonfellow… »

81a. Hiawatha and Minnehaha sculpture by Jacob Fjelde (1855-1896).

Jacob Fjelde (1855-1896), Monument à Hiawatha et Minnehaha dans le parc naturel Minnehaha de Minnéapolis, 1912.

Antonin Dvorák (1841-1904), Symphonie No. 9 en mi mineur, Op. 95, B. 178 – « Du Nouveau Monde » – 2. Largo (Live) · Berliner Philharmoniker dirigé par Claudio Abbado.

81e. Dvorak, Thème du Largo de la Symphonie du Nouveau Monde

Le cor anglais est un instrument de musique à vent de la famille des bois, à anche double et de perce conique. C’est un hautbois, mais il est en fa, à la quinte juste inférieure (Alto de la famille). Comme le hautbois d’amour, son pavillon est piriforme (en forme de poire) et son anche double est reliée au corps du haut par un tube conique et courbe appelé « bocal » ; cette structure lui confère un son doux et mélancolique.

81a.William de Leftwich Dodge, La Mort de Minehaha, 1892

William de Leftwich Dodge (1867-1935), La Mort de Minehaha, 1892.

« Et le malheureux Hiawatha,
Loin au milieu de la forêt,
Très loin au milieu des montagnes,
Entendit soudain le cri d’angoisse,
Entendit la voix de Minnehaha
L’appelant dans l’obscurité,
« Hiawatha! Hiawatha! »

Par les champs enneigés et désolés,
À travers les branches recouvertes de neige,
Hiawatha revint en hâte,
Les mains vides, le coeur gros,
Il entendit Nokomis, gémissant, pleurant:
« Wahonowin! Wahonowin!
Il aurait mieux valu que je périsse à sa place,
Il aurait mieux valu que je sois morte comme tu l’es!
Wahonowin! Wahonowin! »

Et il s’est précipité dans le wigwam,
A vu la vieille Nokomis doucement se balancer
D’avant en arrière en gémissant,
Il a vu sa belle Minnehaha
Étendue morte et froide devant lui,
Et, son cœur en éclatant dans sa poitrine,
Poussa un tel cri de douleur,
Que la forêt gémit et frissonna,
Que les étoiles mêmes dans le ciel
S’émurent et tremblèrent de son angoisse.
Alors il s’assit, toujours sans rien dire,
Sur le lit de Minnehaha,
Aux pieds d’Eau-Riante,
À ces pieds chéris, qui jamais plus
Ne courraient doucement à sa rencontre,
Qui jamais plus ne le suivraient légèrement.

Avec les deux mains, il se couvrit le visage,
Sept longs jours et sept longues nuits,
Il resta assis là.
Comme sans conscience, il restait là,
Sans voix, immobile, sans connaissance
Du jour ou de la nuit.

Alors Hiawatha et Nokomis
Ensevelirent Minnehaha;
Vêtue de ses plus riches parures,
Drapée dans ses robes d’hermine,
Elle eut sa tombe dans la forêt sombre et profonde,
Sous les gémissants sapins noirs;
Puis la neige la recouvrit, autre hermine.

À la nuit, un feu fut allumé
Pour éclairer le Jeebi, l’âme de la morte,
Pendant son long voyage vers les îles des Bienheureux;
Il brûla quatre soirs sur sa tombe!
Hiawatha, de l’entrée de sa demeure,
Le vit illuminer les mélancoliques sapins;
Fuyant sa couche sans sommeil,
Couche désertée par Minnehaha,
Hiawatha, du seuil du wigwam,
Veilla le feu afin qu’il ne s’éteignit point,
Plongeant l’âme voyageuse
Dans les ténèbres profondes.

-Ô Minnehaha, disait Hiawatha, adieu!
Adieu, ô mon Eau-riante!»

Henry Wasdworth Longfellow, The Song of Hiawatha (Le Chant de Hiawatha), Chapitre XX, La Famine, 1855.

81c. Chutes Minnehaha gelées en hiver

Les Chutes Minnehaha gelées en hiver dans le Parc naturel Minnehaha à Minneapolis.