Deux jours à Paris pour (re)découvrir une ville exceptionnelle, peut-être l’une des plus extraordinaires du monde…
Une ville d’art, une ville historique, une ville d’histoires, une ville très (trop) grande, très fatigante, très chère, trop bruyante, … une fourmillière, du matin au soir. Une ville surchargée, saturée même, par la circulation automobile, par les touristes par millions … dont nous étions deux jours durant …! Un métro bondé, surchauffé, où les paroles des uns se mélangent aux odeurs des autres. Proximité des corps … tellement rapide et pratique pour rejoindre les différents points de l’immense ville …!
Paris, une ville dont tout a déjà été dit et que mon modeste propos n’a pas la prétention de renouveler. Paris, une ville où la misère humaine côtoie les plus indécentes richesses, où la pauvreté la plus totale se dissimule derrière les lumières et le faste. Paris, là où chacun y va de son idéologie, qu’elle soit vestimentaire ou politique (et souvent les deux, d’ailleurs), Paris la ville de l’excès, de la mégalomanie des rois, des empereurs, des présidents, … des touristes et des parisiens…
Mais Paris l’irremplaçable …, la ville lumière, la beauté des quartiers, des monuments, des éclairages nocturnes et, quand le soleil est de la partie, tout semble plus fameux encore! L’impression de participer quelque peu à cette ambiance unique, féérique, l’impression de descendre dans le monde et, à la fois, d’être si loin du monde… C’est le propre du touriste, voir le rêve, sentir la grandeur, imaginer l’idéal, … tout ce que bon nombre d’autochtones ont oublié, pressés qu’ils sont par le stress de la ville la plus prestigieuse du monde.
En costume cravate, on court, d’une station de métro à une autre … Jeune talent, jeune cadre dynamique, il ne faut pas décevoir…, toujours prouver, cela donne un sens à la vie… sans doute! En voulant gagner sa vie, on la perd, dit la maxime! En rue, dans une circulation automobile impensable, on klaxonne, on dépasse, on injurie… les pneus crissent sur l’asphalte, la rage est là! Encore une heure perdue dans la circulation… ville de fous …! Marche ou crève!
Et il y en a qui crèvent! Ils crèvent de faim, ils crèvent de chaud ou de froid, ils crèvent de désillusion! Venir à paris … atteindre l’Europe … ça doit forcément être mieux. On doit forcément y être libre. Riche? Sûrement, mais qu’importe quand on ne connait que l’oppression, la tyrannie et l’abscence de droits fondamentaux… À Paris, on est libre! Mais est-on libre quand on doit mendier dans les couloirs du métro, sur le trottoirs des artères commerçantes pour nourrir sa famille? Drôle de liberté que celle-là! … Et l’ignorance des milliers de passants qui, dans leur périple parisien, ont rencontré pareille détresse des dizaines de fois … insensibles? Non pas! Incapables d’aider tout le monde … détournant le regard pudiquement pour ne pas avoir la conscience troublée, le voyage gâché, par cet autre miroir de la ville… Ville des contrastes, ville des paradoxes, Paris, c’est les quartiers chics et les cités misérables, le faste des centres historiques et la réalité des quartiers du nord (à proximité de la fameuse gare terminus du Thalys!) … contraste et paradoxe … ne serait-ce pas le propre de toutes les mégalopoles du monde?
Mais Paris, c’est Paris! … Et c’est toujours la découverte, l’émerveillement. Cette magie, évoquée plus haut, opère à chaque fois. Et c’est toujours le regret de devoir quitter si vite cette ville si riche, si frustrante dans l’inachevé de nos visites. Allez, encore une nuit … encore un jour. Mais au bout du jour ou de la nuit, même sentiment. On n’a pas vu le quart du tiers de ce qu’on aurait voulu… Et pourtant, des kilomètres à pied, on en a fait! On a marché, encore et encore, jusqu’à plus soif… enfin le train! … pour s’asseoir, pour retrouver nos esprits et retourner vers notre bonne vieille ville de Liège, un Paris en miniature… moins prestigieuse certes, moins vaste heureusement,… à taille plus humaine sans doute, mais pas plus humaine pourtant! … Deux heures de train pour encore parler de Paris, déjà se souvenir… C’est déjà du passé! On rentre chez nous! La superbe gare Calatrava de Liège nous accueille de quelle manière! Finalement Liège, c’est pas mal non plus…!
