Surréalismes en vrac

Dans les nombreux travaux qui garnissent la ville de Liège ces derniers temps… euh… ces temps-ci… euh… ces dernières années… euh… ces dernières décennies… une ville doit évoluer, bien sûr, le chantier de l’Opéra, des anciens locaux du journal La Meuse et de la Galerie Opéra se situent tous dans le même quartier de ce que nos autorités nomme l’hyper-centre. Et il se fait qu’hier, un bloc de béton est tombé de la façade en rénovation de la dite Galerie.

 

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La façade en travaux de la Galerie Opéra (Centre commercial) à Liège.


Plus de peur que de mal, aucune victime… mais des inconvénients de circulation évidents, puisque le passage vers la rue de l’Université était fermé. Tout cela ne mériterait évidemment pas de commentaire si les forces déployées pour sécuriser les lieux n’étaient pas inversement proportionnelles à la gravité de l’événement. Ainsi, j’ai compté 22 policiers au rond-point pour dévier la circulation. Autant dire que tous n’étaient pas occupé et que placés dans le rond-point lui-même, ils entravaient le peu de mobilité qui restait au centre-ville !

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Tel un ballet moderne improvisé, une troupe de policiers

évolue sous l’oeil consterné et bienveillant de Grétry (la statue à gauche)…

Et au moment où la direction de la police réclame à corps et à cris de nouveaux effectifs, où les pénuries d’agents de la maréchaussée se font sentir cruellement et où on reproche les mobilisations outrancières pour les escortes des personnes importantes, à Liège, on monopolise les forces vives de manière inattendue… une bonne occasion, pour une fois d’employer l’expression populaire : « 22, voilà les flics ! »

Je n’ai évidemment aucune légitimité dans mes propos concernant les élections présidentielles françaises et d’ailleurs, je me garderai bien de commenter le contenu du débat « au sommet » de mercredi soir que, comme bien d’autres belges passionnés par l’enjeu français, j’ai regardé intégralement en souriant, grinçant, me scandalisant et surtout en relativisant le combat de coqs… ou le pugilat des candidats. Mon impression, c’est que les perdants, ce sont les journalistes, les metteurs en scène d’une telle compétition.

Car c’était bien à une compétition sportive que nous étions conviés. Mise en scène : les journalistes en temps réel interrogeaient les partisans et les militants rassemblés dans des lieux emblématiques. Comme lorsqu’un club de foot ou un boxeur local arrive en finale et qu’on file prendre la température et l’ambiance qui règnent au sein de sa famille, de ses amis et de ses supporters. C’était un prélude très sportif avec ses lots de pronostics, de commentaires sur les techniques qui seraient appliquées, sur les qualités et les faiblesses de chacun… tout un programme !

Mais on n’avait encore rien vu ! Le studio de l’affrontement final avait l’allure d’un ring de boxe ! Une ère encadrée d’un rehaussement qui pouvait rappeler les cordes du ring, le chronomètre, bien en vue, le nom des candidats, au cas où certains auraient oublié qui est qui et les deux arbitres, la charmante Laurence Ferrari et le gentil David Pujadas constituaient un décor que pourraient envier les meilleurs stades du monde.

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Mais le match s’est plus apparenté à du catch qu’à de la boxe. Mensonges, faux-semblants, humiliations feintes, propos discutables, les vedettes ont fait leur spectacle alors que les arbitres étaient incapables de recentrer le débat, de le mener, de le valoriser. Compétition sportive dont personne ne sort vainqueur… On sait que ce débat n’est pas décisif quant aux votes des français… et qui le sait ? Mais ce qui est sûr, c’est que l’événement médiatique a rassemblé beaucoup de monde. Une seule question subsiste : faut-il présenter la politique comme le sport… ou le sport comme la politique ? Les enjeux sont peut-être tout autres non ? Chacun jugera… bonnes élections à tous mes électeurs… euh… lecteurs français… et ils sont nombreux !

Plus de 50 ans de carrière, 1.000 chansons, 100 millions de disques vendus et une popularité au zénith jamais démentie : Johnny Hallyday est une star incontournable en France, en Belgique ainsi que dans de nombreux autres pays. Mais le chanteur français connaît depuis plus de trente ans des démêlés avec le fisc français. Ainsi, un redressement fiscal de 9 millions d’euros lui aurait été signifié tout récemment. Est-ce en espérant faire renter de quoi payer ce montant que Johnny a accepté l’idée saugrenue et vraiment surréaliste d’être le sujet d’un nouvel opus de la collection de livre « Pour les Nuls » ?

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Toujours est-il que ce n’est pas un poisson d’avril, la vedette est désormais le premier musicien à faire l’objet d’un livre entier dans cette collection là où la musique classique, l’opéra, le jazz, le chant, l’étude du piano, de la guitare ou de l’harmonica se résument en un seul ouvrage chacun. Il est évident que je ne nie pas les qualités pédagogiques de la collection « Pour les Nuls », mais ne discrédite-t-elle pas en consacrant un gros volume à Johnny seulement? N’aurait-il pas été préférable de l’intégrer à un ouvrage sur la chanson française en laissant la biographie à des maisons spécialisées en la matière, ce qui ne manque pas ? Cela me rappelle une anecdote entendue à la Fnac où une jeune étudiante en médecine nous avait demandé « l’Anesthésie pour les Nuls » !! Véridique ! Cela fait froid dans le dos, non ?

Alors, si vous faites partie des nuls qui connaissent la mélodie et les paroles des « Le Pénitencier » sans savoir qu’elle est une version française chantée par Johnny Hallyday en 1964 d’une chanson folk provenant des Etats-Unis (The House of the Rising Sun) dont l’enregistrement, le plus connu était dû au groupe The Animals, ce livre est pour vous. Je suis sûr qu’alors vous saurez tout sur Johnny…