En ces temps d’économies, de restrictions et d’austérité, il est bon de rappeler quelques principes et observations que les grands hommes de notre passé ont défendus avec force. Certes l’art et la musique ne procurent pas la nourriture dont le corps a absolument besoin et qui est primordiale à la vie. Un homme qui a faim et qui occupe le plus clair de son temps à chercher de quoi nourrir sa famille n’a pas le loisir de s’arrêter pour méditer sur le rôle de l’art.
Mais à partir du moment où nous considérons que notre corps se double d’un esprit, que notre faim « animale » se complète d’un besoin existentiel « humain », il convient alors de le nourrir lui aussi. Lui refuser cette nourriture serait réduire l’être humain à son seul aspect bestial. Si même cela peut séduire certains, la bête ne pense pas, ce serait une véritable catastrophe pour l’homme, pour sa culture, pour son avenir, pour son identité et pour son équilibre. Relisons donc la sagesse des anciens qui à travers l’histoire ont tous défendu le rôle de la musique dans la formation des hommes.
« La musique doit être considérée comme un des premiers éléments de l’éducation et sa perte ou sa corruption est la plus sûre marque de la décadence des empires ».
Confucius (551-479 ACN)
« La musique est la partie maîtresse de l’éducation, n’est-ce pas Glaucon, parce que le rythme et l’harmonie sont particulièrement propres à pénétrer l’âme ».
Platon (428-348 ACN)
« Chanter est le propre de celui qui aime ».
Saint-Augustin (354-430 PCN)
« J’ai toujours adoré la musique ; quiconque est doué en cet art, a une bonne nature et tout lui va. Nous devons enseigner la musique dans les écoles ; un maître doit avoir un bon sens musical sinon je n’ai pas de considération pour lui ; de même, nous ne devrions ordonner comme prêcheurs que les jeunes qui sont bien formés à la musique ».
Martin Luther (1483-1546)
« Il n’est point d’être si brut, si furieux, dont la musique ne change pour un moment la nature. L’homme qui n’a pas de musique en lui et qui n’est pas ému par le concert des sons harmonieux, est propre aux trahisons, aux stratagèmes et aux rapines ».
William Shakespeare (1564-1616), le Marchand de Venise.
«Comment un homme dépourvu des vertus qui sont propres à l’homme peut-il cultiver la musique ?»
Alphonse de Lamartine (1790-1869)
« Quand je songe aux bienfaits de la musique, à la richesse qu’elle apporte, à la noblesse qu’elle confère, à l’accent qu’elle met sur toutes nos pensées, sur nos émotions et nos sentiments, je m’étonne que son enseignement ne soit pas absolument obligatoire et poussé fort loin, partout, sans défaillance ».
Georges Duhamel (1884-1966)
