La Bibliothèque des Chiroux, pour laquelle je travaille depuis plusieurs années dans le cadre des Jeudis du classique, un cycle de dix-huit conférences qui s’étend sur toute la saison, m’avait proposé, il y a près d’un an, de lire le premier roman de Christina Moreau, une sérésienne aux multiples talents, peintre, sculptrice et désormais auteure, dans le but d’organiser une rencontre musicale.
Christiana Moreau, La Sonate oubliée, éd. Préludes, Paris, 2017.
Son ouvrage, La Sonate oubliée, traitait en effet de la musique baroque à Venise et d’une étrange connexion entre l’époque de Vivaldi et une jeune violoncelliste de 17 ans vivant à Seraing. Une mystérieuse sonate pour violoncelle se retrouvait par miracle sur le marché de la petite ville de bord de Meuse… commençait alors une aventure transversale et bouleversante entre le destin d’une élève pensionnaire de l’Ospedale della Pietà et celui de la jeune fille d’aujourd’hui. Tout cela se combinait merveilleusement en un pont a priori improbable entre la situation de la ville sinistrée économiquement, lieu des anciennes prospérités métallurgiques, évoquant la touchante simplicité des habitants des quartiers les plus pauvres du 21ème siècle et le prestige doré et poétique de la Sérénissime du 18ème siècle empli de musiques, de masques et d’art. Tout cela s’emboîtait comme par miracle sous la plume dynamique et séduisante de Madame Moreau.
Christiana Moreau
Je ne vous en dit pas plus car dès que j’ai ouvert l’ouvrage de 250 pages au début de l’été, je l’ai littéralement dévoré et, une fois la lecture achevée, j’ai refermé La Sonate oubliée avec beaucoup d’émotion comme lorsqu’on s’attache et s’identifie aux personnages, à toute leur humanité et qu’on regrette de devoir les quitter si vite tant ils nous ont ému. Je vous laisse donc le soin et le plaisir de le lire.
Cependant, j’étais convaincu qu’il fallait en effet faire quelque chose pour diffuser un maximum ce premier roman si réussi et superbement documenté. En lisant l’ouvrage, je ne pouvais m’empêcher de penser à une jeune violoncelliste extrêmement talentueuse que j’avais eu brièvement dans ma classe au conservatoire et à qui j’avais proposé un récital au Festival de l’U3A, Voyages d’été, Leonor Swyngedouw… sérésienne !
Leonor Swyngedouw au concert de l’U3A
… L’Histoire aurait été trop belle si… Christiana Moreau avait eu en tête notre jeune musicienne ! Et bien ce fut le cas ! L’auteure me confia qu’elle était venue écouter le récital évoqué plus haut et que Leonor n’était pas pour rien dans le portrait de sa Lionella, l’héroïne du roman. Un chose s’imposait donc !… Demander à Leonor de venir jouer une sonate de Vivaldi lors d’un concert-conférence-rencontre où l’auteure, la musicienne et moi-même tournerions autour du roman et de la musique du Prêtre roux.
Après avoir contacté Leonor qui accepta immédiatement, je me suis tourné vers Edward van Marsenille, claveciniste exceptionnel qui a lui aussi foncé dans le projet. Ayant déjà travaillé avec notre violoncelliste, il connaissait son talent. Pour ma part, j’ai laissé à Leonor le choix de la sonate qu’elle jouerait et que j’analyserais. Elle a jeté son dévolu sur la Sonate en la mineur RV 44. Ce n’est certes pas la Sonate oubliée, car il s’agit-là d’une fiction, mais c’est l’une des plus belles pièces écrite par Vivaldi pour le violoncelle et la basse continue.
Edward van Marsenille qui sera au clavecin
La Bibliothèque a accepté le projet et nous avons fixé la date du 10 mars prochain à 16H30 au Centre culturel Les Chiroux… où nous vous attendons nombreux… ce sera une riche rencontre où, comme je l’aime tant, les arts se croiseront pour notre plus grande joie ! Quelle belle histoire ! Et quelle chance de vivre ces moments inespérés !
Voici une histoire admirablement passionnante où le rêve se tisse à la réalité.
Votre démarche est aussi oeriginale que poétique…