Un jour… Un chef-d’œuvre (250)

Peut-il à mes désirs avoir mieux répondu?
Je deviens le maître du monde.

Philippe Quinault, Phaéton, acte 3.

Jean-Baptiste Tuby (1635-1700), Apollon conduisant le char du soleil, Parc du château de Versailles, 1670.

Jean-Baptiste Lully (1632-1687), Phaëton, Acte II, Chaconne, interprétée par Les Talens Lyriques, dirigés par Christophe Rousset.

Dans la mythologie grecque, Phaéthon est considéré par la majorité des sources antiques comme le fils du dieu Soleil Apollon (Hélios, Sol, Phœbus). Il n’est le sujet que d’une seule légende, celle de sa chute : ayant emprunté le char solaire de son père, il en perdit le contrôle et embrasa le ciel et la terre. Zeus le foudroya. La version la plus élaborée en est celle de l’auteur latin Ovide dans ses Métamorphoses. (d’après Wikipédia)

Apollon étant le symbole du soleil, il était naturel que, pour représenter Louis XIV, le plus puissant monarque du monde désigné comme le « Roi-Soleil », nombre d’artistes aient utilisé la mythologie pour exalter la grandeur de son règne. En 1671, Louis XIV commanda à Charles Le Brun pour les dessins et à Jean-Baptiste Tuby pour la réalisation, une fontaine monumentale qui serait située au centre de la perspective des jardins, dans l’axe de la façade du château. L’ensemble est en bronze revêtu d’une pellicule de plomb doré à la feuille. Bondissant hors de l’eau, quatre chevaux tirent le char d’Apollon – Louis XIV qui se dresse dans un sublime élan suggéré par la cape du jeune dieu gonflée par le vent. Tuby a ajouté quatre tritons soufflant dans leurs cors pour annoncer le lever de l’astre solaire, et quatre dauphins. Apollon a les yeux symboliquement fixés sur les appartements du roi, à l’est, un roi qui sur le conseil de Le Nôtre, a voulu des jardins célébrant les noces d’eau et de la sculpture. 

Le Bassin d’Apollon à Versailles en 1713.

Le bassin d’Apollon en est l’une des plus belles illustrations: en temps ordinaire, les figures triomphales sont à moitié immergées et, lors de grandes eaux, des jets puissants environnent le groupe d’un majestueux et tourbillonnant nuage de gouttelettes qui ondulent par vagues dans la lumière. La puissance et l’élégance de cette sculpture animées par l’eau étaient sans équivalent en Europe quand elle a été réalisée.

Jean-Luc Chalumeau, L’Art mis en boîte, Paris, Éditions Chêne, 2011, p. 224.

Apollon et ses chevaux, pendant les Grandes Eaux.

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