Festival 2022: Coda

La Salle 11 et l’U3A de Liège a retrouvé son calme et le silence va reprendre ses droits pendant les deux mois de vacances. Hier matin, lundi, c’était la remise en ordre des salles et de la cafétéria… l’occasion pour moi d’arriver dès 8H15 pour, tout seul dans notre immense bâtiment, chercher où se cacherait encore l’une ou l’autre des notes merveilleuses entendues durant les cinq jours de notre festival Voyages d’été 2022, puis de mesurer une fois encore la chance que nous avons eue d’accueillir tant de magnifiques musiciens.

Les Chaises de la cafétéria sont prêtes à prendre un peu de repos.

Quand tout s’arrête, après l’effervescence et la mobilisation intense, lorsque ce précieux silence envahit l’espace, je repense à cette phrase de Georges Braque qui déclarait : « Le vase donne une forme au vide et la musique au silence ». Je cite souvent cet aphorisme… presque un haïku plein de profondeur philosophique et j’aime le méditer longuement. Mais il n’y a pas que le vase qui sculpte le vide pas plus que la musique ne soit la seule à structurer le silence. Un monde de silence serait un mode sans vie… or cette vie est bien partout, dans le moindre murmure de la nature, dans le plus minime bruissement de la vie. À nous de l’apprécier à sa juste valeur dans le présent comme dans nos souvenirs.

Les chaises de la Salle 11, avant de partir en congés, attendent déjà qu’un pianiste ravive leurs émotions…

Je tenais à écrire un dernier billet… un billet de remerciements, j’y reviens plus bas. Je désirais également vous offrir une petite collection de photos qui témoignent de ce retour au silence, certes, mais surtout de l’ambiance conviviale qui règne dans notre petit festival. Des photos qui montrent qu’on s’y sent bien, des images spontanées, inattendues, qui ne figurent pas dans les récits des concerts mais qui sont essentielles à l’esprit des Concerts de l’U3A. J’espère que vous les apprécierez.

La Salle 11 vide… deux mois de léthargie en perspective…

Je voulais aussi répondre à une question qui m’est parfois posée. Elle concerne l’enthousiasme de mes comptes-rendus journaliers des concerts et récitals. Certains mettent en doute mes propos en affirmant qu’il n’est pas possible que tous les concerts soient aussi excellents que je les décris. Je leur réponds simplement qu’ils ont raison, mais que le propos des billets n’est pas de faire une critique négative. Je ne suis d’ailleurs pas critique musical. Nos musiciens ont besoin d’encouragements et de soutien. J’ai trop de respect à leur égard pour écrire des propos négatifs. Si j’ai une critique ou une remarque à leur faire, je le leur dis en tête à tête et en toute simplicité… et parfois pas le jour du concert, d’ailleurs ! Je préfère, dans mes billets, mettre en évidence leurs nombreuses qualités, leurs spécificités et pas leurs défauts… ils le savent bien. Tout cela signifie qu’il n’y a aucun « mensonge » dans mes billets et qu’ils sont absolument sincères. J’omets, tout simplement, des propos qui risquent de leur faire du tort ou de la peine. Nous sommes là pour faire la fête à la musique et partager un peu de son humanité.

La harpiste Chloé Delvenne quittant la salle sous la pluie battante de l’orage…

J’aimerais espérer aussi, à travers tous ces billets musicaux où la part d’humanité occupe autant de place que la dimension artistique, les deux sont indissociables, sensibiliser les autorités de la Ville de Liège et les décideurs qui remettent en question notre présence dans le bâtiment de l’U3A alors qu’ils n’ont jamais participé aux manifestations qui s’y déroulent… Je crois même qu’ils ne savent pas ce qui s’y passe et ne mesurent pas le rôle fondamental culturel et social de l’Université du Troisième Âge à Liège. Ils viennent encore de rater une bonne occasion de découvrir la richesse de nos rencontres et de la passerelle intergénérationnelle qui animent nos manifestations musicales… À bon entendeur… Je suis également stupéfait, chaque année, du désintérêt de la presse pour nos activités musicales. Si ce n’est Madame Christiane Rutten de RCF Liège qui nous soutient, personne n’a jamais daigné ne fût-ce que signaler nos concerts et notre festival qui sont pourtant largement diffusés sur les réseaux sociaux et sur mon blog depuis plus de 15 ans. Certes, cela n’empêche pas nos événements de vivre et d’avoir du succès, heureusement ! Mais je m’étonne que le moindre fait de société attire les médias en nombre mais que l’U3A ne semble intéresser personne… Voilà, c’était le paragraphe du coup de gueule ! 

Une preuve, s’il en faut encore, de l’importance culturelle et sociale de l’U3A.

Quand l’intergénérationnel est poussé vers le plus haut point de la convivialité…

Lorsque la question d’organiser le Festival Voyages d’été s’est présentée au mois de novembre dernier, j’ai longuement hésité. Le travail est lourd et la question se posait de savoir si les mélomanes seraient présents.

Ce que je redoute le plus, c’est que nos jeunes musiciens se retrouvent devant une salle quasi vide. Le tout n’est pas de faire des concerts, c’est surtout avoir une audience. À la sortie de la pandémie, les seniors ont été souvent très prudents, méfiants et parfois inquiets à juste titre. J’ai cependant décidé de poursuivre coûte que coûte, présageant que si je passais cette année encore, c’en serait fini du Festival. Et cette idée me chagrinait. Finalement et grâce à tous ceux qui y ont participé, ce fut un véritable succès et je me réjouis d’avoir tenu bon. Soyez donc tous remerciés pour votre fidélité qui, vraiment, fait chaud au cœur.

On se presse autour d’un étrange animal… on le nomme… marimba!

Merci à tous les artistes qui se sont présentés sur notre scène et qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes dans des conditions de chaleur quelques fois difficiles. Votre talent est notre meilleure récompense. Vous nous avez fait vibrer, vous nous avez émerveillés, émus, impressionnés, fait sourire, rire parfois. Vous avez offerts des sonorités inouïes, merveilleuses et porté haut le message des compositeurs. Bravo à tous !

Merci à tous nos artistes: Manoé Vetro, Johan Dupont, le Duo Delman (Chloé Delvenne et Thomas Corman), le Duo Octocordes (Sofia Constantinidis et Maritsa Ney), Bertrand Lavrenov et Kephren Baiwir, le Duo Phébus (Hélène Petit et Martin Descamps), Maud Renier, le Duo Anchor (Alexandre Bughin et Andrea Van Acker), Fabian Radoux, Émilie Chenoy, Emmanuelle Blessig et Julien Lentz.

Organiser une telle manifestation ne peut pas se faire seul. Je tiens ici à exprimer ma profonde gratitude à tous ceux qui ont aidé, d’une manière ou d’une autre, à la réussite de notre Voyage d’été et, en particulier, Dominique, Liliane, Anne-Marie, Marie-Claire, Maurice, Stéphanie, Christine, Odette,… avec une mention toute particulière à Jean Cadet, notre photographe, pour l’excellence de ses reportages, à Gabrielle qui a monté l’exposition des œuvres de son cher époux Jacques Grégoire et à Jacqueline, mon épouse, pour avoir supporté mon emploi du temps très chargé et m’avoir soutenu dans cette aventure. Mes pensées amicales vont également à Marie-Paule, qui devait, elle aussi, participer activement à l’organisation du festival, mais dont l’emploi du temps fut bousculé par des raisons familiales.

Clin d’œil 1: L’effet de surprise…

Clin d’œil 2: Un événement inattendu…?

Clin d’œil 3: En sourdine…

Clin d’oeil 4: Les travaux forcés…

Clin d’oeil 5: Les perspectives de l’U3A…

Comment ne pas dire un très grand merci à Christel, la précieuse secrétaire de l’U3A qui, tout au long de l’année, fait tout son possible pour m’alléger la communication en interne des manifestations. Un tout grand merci à Sébastien pour avoir veillé à la propreté de la salle 11 et des infrastructures sanitaires. Merci, enfin, au conseil d’administration de l’U3A et à Daniel Van Dyck pour la confiance qu’ils m’octroient depuis tant d’années dans l’organisation des manifestations musicales à l’U3A.

Vive l’U3A, Vive la Musique à l’U3A, Vive la Musique !