Un jour… Un chef-d’oeuvre! (20)

Quand je regarde la Mater Dolorosa Belgica, l’imposante peinture à l’huile de Frank Brangwyn, peinte en 1915, en pleine guerre, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec la douleur que nous ressentons aujourd’hui vis à vis des malades, des victimes et des souffrances engendrées par le Covid-19 et les autres fléaux qui accablent l’humanité…! Deux peintures, une sculpture, deux œuvres musicales et deux petits textes… c’est plus que d’habitude… le temps d’un Vendredi saint pas comme les autres…

Brangwyn, Frank, 1867-1956; Mater Dolorosa Belgica

Frank Brangwyn (1867–1956) Mater Dolorosa Belgica, 1915.

«Le peintre exprime sa profonde douleur pour la Belgique en pleine guerre. La cathédrale est en feu, de la fumée s’échappe de son toit. À gauche, un groupe de réfugiés et à droite une rangée de soldats qui marchent. Au centre de la composition, la Vierge Marie tient le cadavre du Christ. C’est un symbole à la fois de tristesse et d’espoir de résurrection.» Carien Kremer

Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736), Stabat Mater dolorosa, interprété par James Bowman, Emma Kirby, The Academy of Ancient Music, dirigée par Christopher Hogwood.

A 4158

Diego Velázquez (1599-1660), Le Christ crucifié, 1632.

« Il représente le corps du Christ crucifié, soit un homme mort encore attaché à sa croix, après le tourbillon des tortures qui lui ont été infligées. Ses traits et son corps sont relâchés, presque apaisés. Après la fureur et les insultes des bourreaux, les cris de douleur et les râles de la victime, les invectives et les hurlements de la foule, le calme est revenu. Le fond sombre et la lumière – qui vient du haut du tableau (de Dieu?) – ramènent tout vers le supplicié aux chairs livides. Cette mort-là plonge provisoirement le monde dans les ténèbres: le fond est sombre. Le temps s’est comme arrêté. Tout à l’heure, l’activité humaine reprendra avec les lamentations de ceux qui pleurent le défunt, les exclamations de regret de ceux qui ont participé à sa mise à mort, la déposition, la toilette, la mise au tombeau et, bientôt, la résurrection.

Pour l’heure, le spectateur est invité à profiter su seul répit de ce vendredi tragique pour réfléchir aux mystères de la Passion et de sa propre foi.

Diego Velázquez a réussi à peindre le silence

Thierry Lentz, Une Passion. Promenades autour de la Crucifixion de Velázquez, Paris, Éditions Perrin, 2011, pp. 106-107.

Johann Sebastian Bach (1685-1750), Messe en si mineur BWV 232, Crucifixus, Netherlands Chamber Choir, Orchestra Of The 18th Century, dirigé par Frans Brüggen.

20c. Michel-Ange, Stabat Mater (Pieta)

Michel-Ange (1475-1564), Pietà (détail), 1498-99.