Emmanuel Chabrier (1841-1894) a joué un rôle charnière au sein de la musique française. C’est un peu par son intermédiaire que quelques ponts peuvent être tracés entre Richard Wagner et la génération de Debussy qui, pourtant, refusait la musique du maître allemand tout en l’admirant secrètement.
Voici ce que Wikipédia retient du style musical du personnage: » Le style d’Emmanuel Chabrier est très varié : harmonies wagnériennes d’opéra (Gwendoline), esprit mélodique d’opérette (Duo de l’ouvreuse de l’Opéra-Comique et de l’employé du Bon Marché) et de mélodies traditionnelles (Les plus jolies chansons du pays de France), créations amusantes (Ballade des gros dindons).
Ses compositions colorées ont influencé de nombreux compositeurs français, notamment Claude Debussy, Maurice Ravel et Francis Poulenc. Sa rhapsodie España est sans doute son œuvre la plus célèbre, avec Joyeuse marche, un arrangement de ses propres partitions pour piano, et ses dix mélodieuses Pièces pittoresques.
Il partage avec les Parnassiens un humour dans sa vision critique de la société.
Emmanuel Chabrier disait de lui-même : « Je rythme ma musique avec mes sabots d’Auvergnat. » Au contraire de George Onslow, Chabrier ne fut cependant pas attaché à l’Auvergne et ne s’impliqua d’aucune façon dans la vie culturelle de cette région qu’il quitta très tôt pour s’installer à Paris. »
Chabrier est à l’origine de quelques citations qui concernent le maître de Bayreuth. on peut y déceler une véritable clairvoyance à propos de l’exceptionnelle qualité de ce qui reste le chef d’oeuvre absolu de Richard Wagner: Parsifal.
« Wagner m’a tué; il n’a pas tué grand’chose, à vrai dire, mais si mince qu’il soit, je l’ai reçu, le coup du lapin. Après avoir mis le nez dans les ouvrages de ce géant, j’estime qu’il faut être fou ou naïf pour croire à ce que l’on écrit ». (Lettre à Georges Costallat, 1881)
« Je n’ai jamais eu de ma vie une semblable émotion artistique; c’est un éblouissement; on sort après chaque acte (moi, du moins) absolument ahuri d’admiration, confondu, éperdu, tout ruisselant de larmes. […] Je n’ai jamais rien vu ni entendu de pareil. C’est sublime d’un bout à l’autre ». (Lettre à sa femme, 1889)
« Parsifal est un chef-d’oeuvre dont, comme moi, tu garderas, toute ta vie, l’obsession. Il y a deux ou trois motifs de cette sublime merveille d’art, qui sont absolument rentrés dans le sang chez moi, c’est devenu constitutionnel et nécessaire à ma santé. Comme oeuvre d’homme, je ne sais rien de plus grand« . (Lettre à Gabriel Marie, 1891)
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