Relaxation

Il y a quelques jours, Franz, un lecteur fidèle de ce blog laissait un commentaire à propos du billet « Écouter ». J’y faisais allusion, entre autres, à une technique de relaxation que je pratique depuis bien longtemps et qui me permet une « écoute concentrée ». Voici quelques explications sur ce sujet. Vous comprendrez vite que cette « relaxation » ne trouve pas ses seules applications dans l’écoute musicale mais se présente plus comme un mode de vie. Chacun gère le stress de la vie comme il le peut. N’étant pas stressé par nature, ce n’est pas dans cette optique là que j’ai appris il y a bien longtemps cette technique.

Lorsque j’étudiais la musique, la guitare en particulier, mon professeur, pour qui j’ai une gratitude éternelle, m’avait conseillé l’apprentissage du « training autogène », une technique de relaxation qui permettait un calme, une concentration, une efficacité musculaire, une précision dans les gestes techniques et le déplacements, un soulagement des contractures que crée la tenue de l’instrument, bref, une recherche de détente visant à lutter contre le stress lié à l’instrument. Cette technique n’était, à l’époque, enseignée que par quelques neuropsychiatres liégeois. J’avais d’ailleurs subi un examen préalable, consistant en un long entretien visant à éliminer des contrindications psychologiques et physiques à l’apprentissage. Ce médecin m’avait donc trouvé apte à pratiquer le training autogène, cette auto-relaxation concentrative.

Je ne vous cache pas avoir éprouvé une certaine méfiance à l’égard du training autogène. Je l’ai toujours eue, et je la garde encore pour ce genre de chose ésotérique à la mode. C’est dire le scepticisme qui accompagnait mes premières séances d’apprentissage. Je me suis vite rendu compte que l’acquisition du training n’avait strictement rien d’ésotérique et surtout qu’il rejaillissait sur tous les aspects de la vie, bien au-delà de l’apprentissage de l’instrument. La lecture de l’ouvrage de Schultz a fini de me convaincre de l’efficacité scientifique de sa méthode. Mais qu’est-ce donc que cette technique?

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C’est en 1932 que Johannes Heinrich Schultz (1884-1970), professeur de neurologie et de psychiatrie en Allemagne, fait paraître la première édition de son ouvrage traitant du training autogène. Sa méthode est issue de la tradition de l’hypnose médicale Française et allemande du XIXème siècle et des découvertes de Freud qu’il a rencontré à quelques reprises. Quelques années, donc, après s’être enthousiasmé pour le mouvement psychanalytique et l’usage de l’hypnose, l’objectif de ce psychothérapeute de Berlin étai établi : proposer une méthode thérapeutique moins longue, plus simple que l’analyse, et qui n’entraîne pas de risque de « dépendance » entre le patient et son thérapeute.

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Postulant que « le corps peut agir sur l’esprit » et que « la décontraction peut représenter l’élément essentiel d’une thérapie », Schultz travaille à partir d’une série d’exercices d’auto-induction pour permettre aux individus de se conditionner. S’il ne transmit sa technique qu’aux seuls médecins, c’est justement parce que la procédure est longue et complexe. Malheureusement elle a été adaptée et dispensée par de nombreux relaxologues, sophrologues et psychothérapeutes en tous genres, ce qui, dans une large mesure a joué en défaveur de la technique. Avec un protocole moins strict que celui de la version originale, une hybridation erronée de sa technique et une médiocre transmission de ses principes, le training autogène d’aujourd’hui est dénaturé à force de se vouloir moins analytique. Le parcours complet se divise en deux cycles. Le second cycle (dit aussi cycle supérieur) prévu par Schultz, par exemple, plus spirituel, celui qui peut permettre une écoute concentrée et relaxée, est en effet peu utilisé. Lisez ICI le descriptif complet du premier cycle.

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Je pratique tous les jours et tout le temps cette technique depuis maintenant trente ans, c’est devenu un automatisme, un mode de vie. Elle me permet une bonne gestion du stress, de la fatigue, de la concentration, de la mémoire, de la rapidité et de l’endurance dans le travail. Je puis également éviter les désagréments paralysants liés au trac ou à la timidité.

Chaque jour, je consacre une demi-heure à une séance complète et profonde… souvent avant de m’endormir. C’est le moment que je choisis pour pratiquer une écoute très concentrée. Je mets un casque audio sur mes oreilles, je me place dans l’état de relaxation totale, ce qui me permets de me couper du monde, puis j’écoute de la musique. Dans ces conditions favorables d’écoute, j’associe volontairement analyse, émotion et contemplation… C’est pour moi l’écoute la plus extraordinaire et la plus bénéfique.

J’ai donc trouvé avec le training autogène la technique qui me convenait. Il me faut cependant réaffirmer à quel point cette discipline est éloignée des relaxations à la mode qu’on dispense un peu partout et n’importe comment. Ceux qui chercheront un peu sur Internet trouveront de nombreuses allusions au training autogène de Schultz en prétendant parfois qu’il suffit de lire un mode d’emploi, d’écouter une séance sur YouTube ou de prendre rendez-vous chez le premier charlatan venu. La méthode n’est pas miraculeuse. Elle demande, comme toutes les techniques, l’aide d’un médecin qui a lui-même reçu une formation scientifique sur le sujet et qui pourra vous guider pendant l’apprentissage du premier cycle. Non seulement cela ne peut pas s’apprendre seul, mais en plus, il faut le pratiquer assidument très longtemps pour que, petit à petit, la maîtrise de ses paramètres s’impose. C’est donc tout sauf un remède vite fait contre le stress de la vie de tous les jours. Cependant, et même s’il ne solutionne pas tout, une fois ces techniques bien assimilées et parfaitement acquises, le training autogène peut vraiment améliorer les performances de celui qui le pratique en permanence.

2 commentaires sur “Relaxation

  1. Coucou, je trouve ce blog vraiment sympa, je me lance dans le blogging et j’espère que j’aurais assez de courage pour rédiger régulièrement.

  2. Bonjour,
    Consacré quelque minutes par jour pour ensuite vivre pleinement, je pense que c’est un investissement qui garantie une vie joyeuse loin du stress. Un peu de yoga, de la sophrologie ou de la musicothérapie peut nous aider à surmonter les problèmes au quotidien

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