Sourions un peu pour commencer cette journée. Je vous livre tel quel ce petit texte humoristique qu’une auditrice m’a donné hier et que vous connaissez peut-être déjà (il doit circuler sur Internet depuis longtemps et je crois l’avoir déjà rencontré auparavant). Mais ne boudons pas notre plaisir avec ces quelques farces qui, j’en suis sur, ne blesseront personne.
Comme les hémorroïdes et les collégiens, les audits peuvent être internes ou externes : les audits internes sont exécutés par des personnes appartenant à l’entreprise, les audits externes par des personnes extérieures.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire de par l’étymologie, dans l’audit, on s’intéresse à des faits objectifs, et l’on regarde donc plus que l’on écoute. Quant on s’intéresse à des rumeurs et qu’on écoute plus qu’on ne regarde, on a affaire aux « on dit » et non aux dits audits.
L’audit est fait par des auditeurs. L’audit peut aussi s’appeler enquête : il est alors fait par des enquêteurs.
Les audits sont une activité onéreuse. C’est pourquoi l’on parle de « chers z’auditeurs ».
Il peut être utile pour l’auditeur (ou enquêteur) de bien connaître l’activité de l’audité (ou enquêté) avant de faire son audit (ou enquête). Sinon, il risque d’avoir quelques déboires. Voici, à titre d’exemple, le rapport rédigé par un expert en organisation et en productivité ayant assisté à un concert symphonique au Royal Festival Hall de Londres :
Caricature de Franz Liszt au piano
- Les quatre hautbois restent de longs moments sans avoir à jouer. Il serait logique d’en réduire le nombre et d’étaler leur intervention tout au long du morceau, de manière à éliminer les pointes d’activité.
- Les douze premiers violons jouant à l’unisson, c’est-à-dire des notes identiques, on peut réduire considérablement leur nombre, quitte à utiliser, si une forte intensité sonore est requise, une amplification électronique.
- Le cœfficient d’utilisation du triangle est extrêmement faible. On a intérêt à utiliser plus largement cet instrument et même à en avoir plusieurs. Son prix d’achat étant extrêmement bas, l’investissement serait très rentable.
- Jouer les triples croches nécessite un effort considérable et représente une complication inutile. On suggère que toutes les notes soient arrondies à la double croche la plus proche. De la sorte, on pourra, dans une plus large mesure, faire appel à des musiciens moins qualifiés.
- On constate que le même passage est répété trop souvent. Ces répétitions peuvent être sérieusement réduites. En outre, il est tout à fait inutile de faire jouer aux instruments à vent un thème déjà exposé par les cordes. On peut estimer que si toutes les redondances sont éliminées, un concert de deux heures peut tenir en vingt minutes, ce qui diminue les frais généraux et évite, de plus, la nécessité d’un entracte.
- Le remplacement du piano à queue par un piano droit, moins encombrant, permettrait d’utiliser plus rationnellement l’aire de stockage du magasin de rangement des instruments. Les techniques d’exécution, qui semblent ne pas avoir évolué depuis des siècles, sans aucun progrès dans l’ergonomie, mériteraient une étude approfondie. On remarque par exemple que le pianiste, pour interpréter sa partition, a besoin de ses deux mains et joue encore avec ses deux pieds en s’activant sur des pédales.
- Il y a néanmoins de sérieuses difficultés avec certaines notes. Il est probable qu’une nouvelle conception du clavier rassemblant à portée immédiate des mains l’ensemble des touches les plus fréquemment utilisées pourrait améliorer les conditions de travail de l’interprète.
- Pour de nombreux autres exécutants, une des mains sert presque exclusivement à tenir l’instrument ; l’emploi d’un support permettrait de rendre la main oisive disponible pour une autre activité.
- On peut remarquer aussi, de temps en temps, l’effort excessif fourni par les joueurs d’instruments à vent, alors que l’emploi d’un compresseur pourrait procurer l’air nécessaire d’une façon adéquate et mieux contrôlée.
- L’obsolescence des instruments est aussi un point qui mérite d’être examiné : le programme ne mentionnait-il pas que l’instrument du premier violon avait plus de cent ans ? Si on avait appliqué correctement le barème d’amortissement, on aurait constaté que la valeur de cet instrument était certainement nulle et on aurait pu envisager l’achat d’un instrument moderne.
Caricature de William Primerose
L’audit fait en une heure est un audit’heure ?
Je sais, je dois sortir ? 🙂