Un petit sourire en cette fin de semaine… de quoi aborder un week-end studieux d’automne de manière sereine et détendue…
Les Deux Aveugles de Jacques Offenbach, une bouffonnerie musicale en un acte sur un livret de Jules Moinaux, clôturent le spectacle d’ouverture des Bouffes-Parisiens, le 5 juillet 1855.
Draner (1833–1926) Aquarelle pour les Bouffes en 1865
C’est l’histoire cruelle de deux faux aveugles qui se disputent leur rare clientèle sur un pont de Paris le soir sous le vent d’automne. Patachon, « Haveugle de nessance », mendie, rejoint par Giraffier « Aveugle par axidans ». Lorsqu’un passant se présentent, ils font mine de n’être pas rivaux. Ils finissent par s’affronter jouant de la musique et en chantant. Ils découvrent l’un et l’autre le pot aux roses, ils sont tous les deux de faux aveugles. L’affaire pourrait mal tourner si un client n’approchait. Les voici calmés un instant, unis par l’aumône qu’ils demandent.
Le « clou » de la partition est le boléro, qui deviendra très vite célèbre et portera cette forme musicale, bien avant le « galop » rendu célèbre par Orphée aux Enfers, au rang de morceau obligé dans les premiers actes du Maître. Le final, parodiant ostensiblement Robert le Diable de Meyerbeer, illustre la partie de carte qui donnera au gagnant le privilège du pont.
Un des seuls extraits trouvés sur YouTube de cette petite œuvre désopilante. Il s’agit d’un extrait musical du premier épisode de la série consacrée à Offenbach avec M Serrault. On y voit quelques images des premières œuvres du compositeur aux Bouffe-Parisiens: les deux aveugles (1855), Paimpol et Perinette (1855), polichinelle dans le monde, le violoneux (1855) , trombalcazar (1856).
Si le sujet inquiète le directeur du Figaro, Villemessant, un ami d’Offenbach, par son réalisme cruel. Cette farce d’une demi-heure constitue pourtant le clou du spectacle, contribuant à orienter le compositeur vers la parodie de mœurs qui alterne, dans son œuvre, avec l’opéra-comique plus traditionnel.