Musique aux Tawes 2019

Avec le retour du printemps, MUSIQUE AUX TAWES est très heureux de vous annoncer sa nouvelle saison et son programme complet pour 2019. Nous nous réjouissons de vous y retrouver nombreux! Mais peut-être, après tout, ne savez-vous pas qu’il existe une petite chapelle qui surplombe la rue Fond des Tawes à Liège. C’est le Mémorial Walthère Dewé qui est dédié au grand résistant, habitant du quartier, mort en janvier 1944 pour notre liberté. Vous trouverez à la fin de ce billet, la notice biographique de celui fut assurément un héros. Son petit-fils et homonyme, Walthère Dewé, a eu envie,  en 2017, de rendre une vie à cet endroit superbe en y organisant, quelques fois par an, une série de conférences, de concerts et de concerts commentés. Riverain de la Chapelle depuis plus de vingt ans, je me suis impliqué avec joie dans ce superbe projet afin d’offrir au quartier une vie culturelle pour tous où les arts, les musiques et les devoirs de mémoire riment avec convivialité.

Photo 28-03-19 15 41 48

Samedi 11 mai
La Musique et l’Art au Cœur  de l’Homme
Conférence de Jean-Marc Onkelinx

La musique participe, comme les autres disciplines humaines, à ce qui unit une société autour du concept culturel. Situer sa place et son rôle au cœur de notre modernité, c’est prendre conscience de ce qu’elle a véhiculé à travers le temps et qu’elle continue inlassablement à transmettre. Ce sont les pensées, les émotions, la mémoire, collective et individuelle… Ce voyage musical nous plongera dans un seul et unique cœur … celui des Hommes !

ZZZ. Jean-Marc Onkelinx 2016

Samedi 1er Juin 

Témoignage d’Ivo SACCOMANO, mineur de fond.

Ivo Saccomano vous décrira la vie familiale, professionnelle, sociale et médicale d’un mineur de fond recruté en 1955 par la Belgique pour y effectuer ce dur métier que, il faut bien le dire, beaucoup de Belges n’avaient plus le courage de faire. Il répondra, au fil du temps, à toutes les questions que vous souhaiterez lui poser.

Samedi 22 juin 
Un Soir à l’Opéra …
Concert commenté présenté par Jean-Marc Onkelinx avec Julie Vercauteren (soprano) et Carmelo Sorce (piano)

La jeune et talentueuse soprano liégeoise Julie Vercauteren nous propose un récital original parcourant l’Histoire avec, comme fil rouge, les rôles travestis à l’Opéra. Ces personnages, grands adolescents ou jeunes adultes chantés par une voix féminine sont envoûtants et profondément attachants. Au programme : Haendel, Mozart, Strauss et bien d’autres !!!

DSC_0215

Samedi 21 septembre 

Une Ballade avec Chopin
Conférence de Jean-Marc Onkelinx

Frédéric Chopin, né en 1810, digne représentant de la deuxième génération des romantiques, fut l’un des plus grands musiciens et pianistes de l’histoire. Plus de deux siècles après sa naissance, sa popularité est intacte et il figure au panthéon des musiciens qui ont marqué les arts pour toujours. Mais si nous croyons tout connaître du plus français des polonais grâce à sa vie jalonnée de rencontres, d’amours et de faiblesses de santé, seule sa musique nous livre l’essentiel, sa vision du monde. Le chant intérieur de Chopin reste aujourd’hui encore l’une des expériences émotionnelles les plus intenses à (re)vivre … ou à découvrir !

32. Chopin peint sur une toile de Maria Wodzińska de 1835

Samedi 26 octobre

La Sonate oubliée
Concert commenté par Jean-Marc Onkelinx à partir du roman La Sonate oubliée de Christiana Moreau et en présence de l’auteure.

D8N_7228

Œuvre d’Antonio Vivaldi, interprétée au violoncelle par Leonor Swyngedouw et au clavecin par Edward Van Marsenille avec les commentaires de Jean-Marc OnkelinxLe très beau roman de Christiana Moreau raconte comment une sonate pour violoncelle du compositeur vénitien Antonio Vivaldi arrive sous l’archet d’une jeune virtuose sérésienne … un parcours exceptionnel et empli d’émotion et de musique !
Après une rencontre avec l’auteure, nous écouterons une « Sonate oubliée » du grand compositeur sous les doigts de deux formidables musiciens. Une séance de dédicace de l’ouvrage clôturera la soirée dans la bonne humeur et la convivialité.

D8N_7218

Du 8 au 24 novembre : EXPO organisée par les territoires de la mémoire.

Quatre thèmes y seront analysés :

  1. la montée des fascismes
  2. la résistance à l’occupant,
  3. l’univers concentrationnaire
  4. le devoir de vigilance.

2017-02-10 14.03.16

Samedi 14 décembre

Concert de Noël avec Julia H

L’image contient peut-être : 1 personne, sourit, assis et plein air

Photo Ph Denoël

Pour les fêtes de fin d’année, nous avons invité la jeune et magnifique chanteuse ‘’Julia H’’ pour un concert folk intimiste. Une voix en or pleine d’émotions, des textes riches de profondeur en anglais et en français et des mélodies personnelles entraînantes. ‘’Julia H’’ est une artiste sincère qui nous emmène en voyage au cœur de notre humanité ….
Le récital sera suivi du désormais traditionnel et convivial vin chaud !

Vous l’avez compris, la saison sera riche en découvertes culturelles. Mais elle ne se fera pas sans vous ! Nous vous attendons donc nombreux dans ce lieu unique et historique dans le magnifique écrin de verdure qu’est le site des Tawes à deux pas des Coteaux de la Citadelle à Liège.

2016-12-04 11.12.42

Voici, pour conclure, une notice biographique de Walthère Dewé (Wikipédia) afin que ceux qui passent distraitement en contrebas de ce monument sachent ce qu’il signifie et l’importance qu’il revêt pour nous, liégeois, belges, européens aujourd’hui !

Walthère-Joseph-Charles Dewé, dont le pseudonyme était Cleveland est un résistant belge, né à Liège le 16 juillet 1880 et mort à Bruxelles le 14 janvier 1944. Ingénieur de formation, il fonda et dirigea deux grands réseaux de renseignements clandestins au cours des deux guerres mondiales : La Dame blanche en 1916, qu’il créa avec son ami Herman Chauvin sur les cendres du réseau Lambrecht, et le réseau Cleveland puis Clarence en 1940. Walthère Dewé était le cousin du résistant belge de la Première Guerre mondiale Dieudonné Lambrecht, dont il avait pris la relève après l’exécution de celui-ci par les Allemands en 1916 au fort de la Chartreuse de Liège.
2016-12-04 11.14.32

Durant la Première Guerre mondiale, Walthère Dewé avait participé activement à la mise sur pied du réseau de renseignement Dame blanche. Le 3 septembre 1939, jour d’entrée en guerre de la France et de la Belgique, il est contacté par un agent du S.I.S. (Secret Intelligence Service) souhaitant savoir si Dewé serait toujours disposé à créer un réseau de renseignement. Il fonde alors un Corps d’Observation Belge (COB) constitué d’hommes d’affaires belges. Sous couvert de leur action commerciale avec l’Allemagne, ces agents réalisaient un espionnage industriel permettant de suivre le déploiement de l’effort de guerre allemand.

Dès avant la Seconde Guerre mondiale, il prépare la reprise de ses activités de renseignements et, en juin 1940, au début de l’occupation allemande de la Belgique, il commence son activité d’espionnage de la Wehrmacht avec l’aide de son plus proche collaborateur Hector Demarque dont le nom de guerre est « Clarence ». C’est ce nom que Dewé choisit pour baptiser le réseau. La première réunion du conseil de direction se tint à Ixelles, au 41 de l’Avenue de la couronne chez l’une des doyennes du réseau Dame-Blanche, Thérèse de Radiguès (75 ans). Le réseau se réorganise sur le modèle du réseau de la Dame blanche de la première guerre. Les débuts sont difficiles parce que la jonction avec Londres n’est pas aisée à établir (tant par voie terrestre que par radio). Mais, en janvier 1941, grâce à des parachutages de radios-émetteurs, la liaison sera définitivement établie avec les alliés en poste à Londres. Le réseau Clarence enverra 872 messages radios, 163 rapports comprenant des cartes, des croquis et des photos, 92 courriers qui étaient acheminés vers l’Angleterre via la France et l’Espagne.

2016-12-04 11.14.19

Le 22 juillet 1941, une première perquisition eut lieu au domicile des Dewé tandis que Walthère avait fui dans la clandestinité. La Gestapo opère à nouveau chez eux en septembre et en décembre. Stoïque, son épouse ne laisse rien paraître. Ils repartent bredouille. Les émissions par radio deviennent de plus en plus risquées et les allemands utilisent la Radiogoniométrie (détermination de la direction d’arrivée d’une onde électromagnétique) pour repérer les lieux d’émission. Le 14 janvier 1943, l’épouse de Walthère Dewé est terrassée par une crise cardiaque.

Claude Dansey, vice-directeur du S.I.S., dira à l’issue de la guerre que par la qualité et la quantité des messages et documents qu’il a fourni, « Clarence » a occupé la première place parmi les réseaux de renseignements militaire de toute l’Europe occupée.

2017-02-10 13.59.23

Le 14 janvier 1944, un an, jour pour jour, après le décès de son épouse et tandis que ses deux filles sont arrêtées depuis une semaine, Walthère Dewé, qui, bien qu’il se cache, a toujours des contacts à la Régie des Téléphones où il était ingénieur en chef, apprend, par un membre de son réseau qui travaille à la Régie (où s’activent des résistants) que l’écoute des communications allemandes révèle que la Gestapo a intercepté un message dévoilant l’identité de Thérèse de Radiguès, un des membres fondateurs du réseau Clarence. Il décide d’aller personnellement la prévenir pour lui demander de se mettre en sécurité. Mais lorsqu’il arrive chez elle à Ixelles, la Gestapo est déjà sur place. Face aux gestapistes qui surgissent dans le salon de Madame de Radiguès, Walthère Dewé parvient à les bousculer et à s’enfuir en courant. Au carrefour de l’avenue de la Couronne et de la rue de la Brasserie, il saute dans un tram qui s’arrête presqu’aussitôt à cause d’un feu rouge. Bondissant hors du tram immobilisé, Dewé se dirige alors vers la place Flagey. Mais il se trouve immédiatement en face d’un officier allemand de la Luftwaffe qui, par un pur hasard, montait la rue de la Brasserie à pied. Voyant un civil aux abois et refusant d’obtempérer à son ordre de s’arrêter, l’officier fait feu. Walter Dewé est tué. L’officier est alors pris à partie par les Gestapistes qui lui reprochent de les avoir privés de pouvoir interroger celui dont ils ignorent l’identité. Ils ignoreront d’ailleurs jusqu’à la fin de la guerre qu’il s’agit du dirigeant du plus important réseau belge de renseignement des deux guerres mondiales, la Dame Blanche puis Clarence. Privé de son chef, le réseau n’en continuera pas moins son action jusqu’en 1944.

Alors, si par hasard vous passez par-là, ayez une petite pensée pour cet homme qui plaçait la liberté des siens au-delà de tout. Nous le lui devons bien !