Ce week-end sera marqué par un des points forts de la saison de l’Orchestre philharmonique de Liège, un festival consacré à l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven.
Les maîtres d’œuvre de ces deux journées seront le pianiste et musicologue Robert Levin dont Jean-Pierre Rousseau a fait l’éloge hier sur son Blog (http://rousseaumusique.blog.com/4845664/ ) et Pascal Rophé qui, dans un dernier grand festival à la tête de notre formation liégeoise avant de s’envoler vers d’autres horizons (on nous a promis qu’il reviendrait souvent à Liège et, d’ailleurs, il sera encore présent en mai et en juin, notamment pour les concerts de gala du Concours Musical reine Elisabeth).
Robert Levin
Le Programme est de taille et on admire d’emblée un pianiste qui peut, en deux jours, donner un tel programme. Marathon, donc, qui débutera par une œuvre peu jouée, la transcription pour piano par le compositeur lui-même du concerto pour violon. Peu enregistrée au disque, cet arrangement constitue une belle contribution du maître à son répertoire pianistique sans trahir sa pensée première accordée au violon. Ce premier concert sera complété par l’Ouverture de Coriolan. Place ensuite au deuxième (le moins connu sans doute) et au quatrième (peut-être le plus beau !) concertos.
Pascal Rophé
La journée de dimanche débutera par l’Ouverture des Créatures de Prométhée pour nous rappeler l’importance de ce mythe dans l’esthétique, la philosophie et, en conséquence, sur l’œuvre de Beethoven (relire à ce sujet le texte que j’avais rédigé comme résumé d’une conférence récente sur ce sujet : http://jmomusique.skynetblogs.be/post/6795358/beethoven-prometheen ). Ce sera ensuite le premier concerto, composé néanmoins après le deuxième et tellement typique du Beethoven qui précède la fameuse crise de Heiligenstadt. Le troisième, ensuite, si proche sur de nombreux point, comme la tonalité de do mineur et l’usage intensif du motif du destin, nous conduira dans ce typique parcours débutant dans la tragédie et la lutte acharnée, se poursuivant dans une sublime méditation et retrouvant enfin ses forces dans un final qui transfigure la tonalité mineure en un do majeur éclatant.
Enfin, et ce n’est pas peu dire, le cinquième concerto « Empereur » viendra refermer le festival avec brio. On constatera que les cadres traditionnels du classicisme, déjà malmenés par les œuvres précédentes, éclatent pour donner le premier véritable grand concerto romantique avec tous les ingrédients (lutte, héroïsme, destin, hymne, énergie vitale, …) qui font de Beethoven l’un des plus grands compositeurs de l’histoire… à consommer sans modération !