Et puisque, comme d’habitude, personne n’a perdu et que pourtant, tous n’ont pas gagné ( !?), une fois encore, les anciens avaient bien observé cet étrange animal qu’est l’homme. Plutarque, dans Le vice et la vertu, nous le montre avec brio dans ce florilège bien adapté aux circonstances.
« S’il tombe au bon moment, dit Thucydide, un bienfait récent, même moins important, peut effacer un tort plus grave.
Parler de soi devant les autres en soulignant qu’on est quelqu’un, qu’on est très fort, voilà ce qu’en paroles, Herculanus, tout le monde dénonce comme une grossièreté imbuvable ; mais en pratique, ceux qui échappent à ce comportement désagréable ne sont pas si nombreux, même parmi les censeurs ».
Et plus loin…
« Si leurs propos coûtaient aux hommes de l’argent, nul ne voudrait chanter lui-même ses louanges ; Mais comme on peut puiser dans l’air qu’on respire, les mots sans les payer, chacun se plait à dire le vrai et son contraire. Il n’y a nulle amende.
L’homme abattu par le destin : quand il se remet sur ses jambes, en position de combat, tel un pugiliste qui s’avance au contact, se transformant, par d’orgueilleux propos, de créature pitoyable et lamentable, en fier et altier, on ne le trouve pas insupportable d’arrogance mais grand, mais invincible ».
Et encore plus loin…mais Esope, cette fois !
« Un chien de chasse vit un lion et se lança à sa poursuite. Mais le lion se retourna et se mit à rugir. Effrayé, le chien fit demi-tour et prit la fuite. Un renard l’aperçut et lui dit : « Pauvre bougre ! Tu poursuivais un lion et tu n’as même pas pu supporter son rugissement ? »
Tel présomptueux se mêle de calomnier plus fort que lui : lui résiste-t-on, le voilà tout tremblant ». (Fables)
Voilà, les élections, c’est passé ! Et maintenant, que va-t-on faire pour que cette bonne vieille Europe, nos régions et la planète toute entière retrouve un peu de couleurs positives ? Qui vivra verra…peut-être !