L’écriture musicale n’est pas apparue du jour au lendemain. Elle est le résultat de nombreux siècles de tentatives, d’essais plus ou moins heureux. Aujourd’hui, nous avons une théorie de la musique et un graphisme très sophistiqué qui permet à chacun de lire et de jouer, où qu’il soit, un texte musical efficace. Les techniques d’écriture modernes, utilisant les ordinateurs et machines ainsi que des sons particuliers ne peuvent plus se suffire de la traditionnelle écriture de la musique. Mais il n’y a pas encore de véritable unification des principes.
Il nous faut nous souvenir que la dernière grande étape vers le développement de la notation standardisée fut l’idée d’utiliser à la fois les lignes et les espaces de la portée, innovation qui vit le jour grâce à un moine bénédictin nommé Guido (vers 990- 1033), maître de chapelle de la cathédrale d’Arezzo.
Dans un manuel vivant à l’usage des maîtres de musique, intitulé Prologus in antiphonarium, Guido lance, en termes pratiques, une méthode efficace de notation qui pouvait être utilisée pour exprimer toute composition musicale. Les noms que Guido donna aux notes de la gamme majeure étaient dérivés d’un hymne populaire à saint Jean, dans lequel la première syllabe de chaque ligne désignait la hauteur à laquelle il fallait chanter (pour la dernière note de la gamme, le nom est obtenu par abréviation) :
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labi reatum
Sancte Iohannes.
(Ô Saint Jean, afin que tes fidèles soient capables de chanter les louanges des merveilles de tes actes sur les cordes détendues de la harpe, purifie ceux qui sont accusés de la souillure du péché).
La gamme de Guido d’Arezzo est encore en usage dans les pays latins exactement sous cette forme, bien que parfois (souvent même) le mot ut soit abandonné au profit de do, plus familier et surtout, plus facile à émettre et à chanter dans la succession d’une consonne et d’une voyelle.
Ce système était vraiment révolutionnaire et efficace. Guido réussit à convertir le pape Jean XIX à son système qui fut, alors, adopté par toute la chrétienté. Le système a permis à la musique occidentale d’évoluer incroyablement en autorisant désormais une notation fiable et juste que la tradition orale ne pouvait assurer.
De qui est le tableau « Van Campenhout chantant la Brabançonne »?
Il s’agit d’un peintre assez oublié ; c’est normal, il y en a tant!
Mais j’ai triché… c’est une oeuvre de mon arrière-grand-père.