La valse des « coups »

 

1. Coup de gueule ! Je ne comprends vraiment pas la logique des « journées ». Hier, c’était la « Journée sans E-mail » ! Stupide ! Pourquoi ne pas envoyer de courrier électronique ? Quel symbole cela véhicule t-il ? Une économie d’électricité ? Celle qu’on nommait jadis la Fée électricité semble être devenue une véritable sorcière maléfique ! Je doute qu’absence d’E-mail rime avec abstinence envers l’ordinateur. Et même si certains n’en n’ont pas envoyés hier, n’ont-ils pas surfé sur Internet, n’ont-ils pas discuté sur Facebook ou d’autres plateformes de conversation ? C’est comme si on vous disait que demain sera la « Journée sans assiette », cela n’aurait aucun sens.


 

E-Mail


Cela ne serait que de l’anecdote comique si ces « Journées » pour tout et pour rien ne venaient pas discréditer des sensibilisations plus importantes et cruciales. La « Journée sans tabac » est destinée à la prise de conscience des dangers du tabac, mais je doute de son efficacité, celle du diabète permet à des patients de se faire dépister gratuitement une maladie qui fait de sérieux dégâts dans nos populations. On doit cautionner ces bonnes initiatives et reconnaître leur valeur salutaire. Mais lorsque la journée sans courrier électronique se situe le lendemain de la « Journée contre la violence faite aux femmes », je dis stop ! Le sujet est très grave et mérite d’ailleurs plus qu’une journée. C’est un véritable problème humain qui touche une femme sur cinq dans notre pays ! Et ce ne sont pas les milieux sociaux les plus défavorisés, contrairement aux idées reçues, qui en détiennent le monopole. Cette pratique, qu’elle soit physique ou morale, touche tous les niveaux sociaux et culturels. Quel désastre ! Alors, mettre sur le même pied une journée contre la violence et une contre les E-mails m’apparaît ridicule sinon indécent. Le pire, c’est que la presse se fait l’écho de l’une et de l’autre et jette la confusion dans certains esprits crédules et incapables de trier les informations et les causes. Voilà mon avis. 

2. Coup de pub ! Hier et aujourd’hui, la Fnac propose ses « Journées adhérents ». Il ne s’agit plus de défendre une cause, mais d’attirer le client à l’approche des fêtes de fin d’année en lui proposant une remise sur ses achats et l’inciter à rejoindre la « communauté » (un mot décidément bien à la mode) de ses adhérents. Qu’on ne s’y trompe pas ! La concurrence est rude et ces journées sont indispensables pour mesurer la popularité de l’enseigne. Il ne s’agit pas seulement d’un coup commercial comme chaque magasin cherche à le réaliser, mais d’un véritable coup publicitaire qui cherche à montrer que la Fnac est encore différente de ses concurrents. Je sais qu’en disant cela, je vais m’attirer les foudres d’une part de la clientèle qui revient toujours avec les mêmes arguments. Le principal est d’affirmer avec raison que la Fnac ne propose pas les prix les moins chers. Mais réfléchissons aussi un peu plus loin. Des enseignes comme Saturn ou Media Markt proposent sans doute un choix aussi important que celui de la Fnac tout en étant moins chers. Mais, rien que dans le domaine de la musique, laquelle de ces deux enseignes proposent un choix de cd’s classiques ? Aucune des deux. Laquelle propose un service aussi personnalisé au sein de ses rayons ? Aucune des deux. Laquelle propose en une seule surface les livres, les cd’s et les produits techniques ? Laquelle encore peut prouver sa longévité et son succès ? Aucune des deux. La Fnac, mais je ne suis pas impartial, fait partie du paysage commercial depuis si longtemps qu’on n’imagine pas qu’elle ne pourrait plus être là ! N’est-ce pas là aussi une manière de remercier ses clients qu’à l’approche de la Saint Nicolas (très prisée en Belgique) et de Noël, la Fnac organise ses « Journées adhérents ». Profitez-en donc, de bonne guerre, puisque de toutes manières, vous n’échapperez pas à la période des cadeaux.


 

Fnac Liège 092009 b


3. Coup de cœur ! C’est aujourd’hui l’anniversaire de ma fille Chloé (je n’en ai qu’une !). La voilà déjà adolescente… et treize ans, c’est quelque chose ! Cela me semble tellement proche ce moment d’exception dans la vie d’un homme qui assiste à la naissance de son enfant. Ce moment inoubliable où vous tenez cette petite créature entre vos bras, ce moment qui vous tire les larmes d’émotions, celui du premier « je t’aime » susurré à l’oreille du nouveau-né et à celle de sa maman. Un moment qu’o
n voudrait revivre, dans toute sa durée, un moment qui donne l’impression qu’un jour, le temps s’est suspendu. Je ne suis pas sûr que mon épouse veuille revivre l’accouchement si quelqu’un inventait un jour la machine à remonter le temps, mais moi, je crois que ce serait l’un de mes désirs les plus chers. Depuis, les moments exceptionnels se sont succédé. Exceptionnels dans tous les sens du terme, ceux de la vie, des joies et des tristesses. Mais quand je regarde Chloé, je ne peux m’empêcher, malgré la rébellion (assez mesurée, avouons-le, en espérant qu’elle ne me lise pas aujourd’hui) liée à l’âge, de penser que l’enfant est devenu une très belle jeune fille, que son sourire fait le bonheur de ses parents, de ses amies et, je suppose…de bien des garçons. Autant dans ses moues que dans ses rires, dans ses succès que dans ces échecs, je retrouve là une personnalité qui me rend fier d’être son père et ça, c’est l’un des plus grands bonheurs de l’existence !


Chloé ado 1