Les Quintes…?

Allez, un peu de détente … en s’instruisant ! Entre deux conférences, je vais cet après-midi à Louvain-la-Neuve pour un exposé sur le Quatuor « Les Quintes » de Joseph Haydn, une oeuvre exceptionnelle. Et puisqu’on évoque la quinte, l’intervalle musical, pourquoi ne pas revoir ou découvrir cette notion avec humour?  Il arrive que les séries télévisées soient didactiques. Ainsi cette courte séquence humoristique tirée de la série culte Kaamelott (qu’une fidèle auditrice m’avait un jour fait découvrir) qui entreprend de nous expliquer et de nous faire ressentir ce que sont les intervalles musicaux au Moyen Âge.

À cette époque reculée de notre histoire (juste après la chute de l’Empire romain d’Occident), la polyphonie naissait dans la musique sacrée et l’utilisation des intervalles musicaux faisait débat. On ne considérait alors que les intervalles justes comme des consonances (unisson, octave, quarte et quinte). Tout le reste était proscrit comme une atteinte à la noblesse de l’âme et une corruption des mœurs que les musiciens profanes pratiquaient allègrement.

La tierce et son renversement, la sixte,, par exemple, étaient encore considérées comme des dissonances violentes (elles sont encore nommées aujourd’hui « consonances imparfaites » dans les ouvrages théoriques). Et que dire des intervalles augmentés ou diminués ! La quarte triton symbolisait le « Diabolus in musica » (Diable en musique).

Amusant de voir expliqués ces rapports sonores de manière ludique et humoristique … et très efficace pour l’image intérieure de ces intervalles que nous entendons tous les jours. Attention cependant à faire la part des choses. Les notions de majeur et mineur n’existent pas dans les théories du Moyen Âge qui sont basées sur la modalité et pas la tonalité ! Pas très historique tout cela, mais qu’importe … on comprend … et on sourit. Ce n’est déjà pas si mal!

La reproduction de cette scène est ici seulement sonore. Les images ne sont pas celles de la série qui nous montre trois personnages en train de converser. L’auteur de ce montage a choisi d’illustrer de manière intelligente les propos des acteurs en les illustrant de représentations graphiques qui permettent de visualiser les réalisations sonores. Bon amusement !



Un avis sur “Les Quintes…?

  1. Ouiiii… un des épisodes culte de cette série. Ce billet m’a rappelé une pleine heure de jubilation hilare à la première vision.
    Selon sa bio (dans WP), Astier est passé par un conservatoire (lequel, mystère, mais il est lyonnais) et l’American School of Modern Music (Paris) : il touche sa bille côté musique. Un sketch passablement irrévérencieux, visible sur Youtube, le présente dans le personnage de Bach soi-même, et touchant le clavecin comme quelqu’un à qui il ne faut rien apprendre du contrepoint : http://www.youtube.com/watch?v=xOmZ4U23Y7w
    Dans l’épisode, la mention des tonalités majeure et mineure est là pour l’édification du vaste public de la série ; les mélomanes exigeants ne devraient y voir qu’un clin d’œil – mais en souligner l’anachronisme dans le billet est sain.
    Quant à la vidéo didactique, présentant les intervalles à leur apparition dans la bande-son, elle devrait plaire à Astier (et devrait servir dans les cours de solfège) !

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