L’année touche à sa fin, mais n’a pas encore laissé place à de vraies vacances. De nombreuses tâches de bureau restent à accomplir rendant le métier soudain plus sédentaire ! Et comme j’aime bouger, je me réserve une bonne heure par jour pour marcher à Liège et m’aérer.
C’est ainsi que par la belle après-midi de jeudi, j’ai entrepris une ballade, descendant la rue Fond-des-Tawes, reprenant le sentier des coteaux de la Citadelle qui mène à l’esplanade Saint-Léonard, à la collégiale Saint-Barthélémy et à la belle rue Hors-Château avant de m’égarer dans l’Impasse des Ursulines (là où se trouve la brasserie Curtius) et de remonter par la Montagne de Bueren pour revenir à la maison par le Parc de la Citadelle et la rue de la Chaîne… de quoi, une fois de plus, redécouvrir les superbes endroits typiques du vieux Liège.
La Citadelle entre en ville par ses prés et ses parcs en talus. Moutons et chèvres broutent les pâtures des Coteaux derrière Hors-Château, à un jet de pierre de la place du Marché et de l’hôtel de ville. Dans ce riche quartier historique, j’aime bien prendre l’ambiance toute particulière, comme hors du temps des minuscules impasses perpendiculaires à la rue Hors-Château, « Fou-Tchèstè », en wallon, qui est une des plus vieilles artères de la ville située jadis en-dehors de l’enceinte fortifiée de la Cité. Elle date du 11ème siècle. Elle abrite des hôtels anciens, des maisons bourgeoises, des églises et ces fameuses impasses pittoresques.
Entre la rue Hors-Château et la colline de la Citadelle, se trouvent ces quelques impasses et cours privées, joliment fleuries. Impasse de l’Ange, de la Couronne, Venta, de la Vignette,… Les maisons n’y sont pas en pierre, mais faites de colombages et de briques. Leurs propriétaires, souvent très actifs dans leur rénovation, leur offrent un cachet villageois plein de charme.
L’impasse de l’Ange est sans doute la plus belle et la plus typique. Elle tire son nom de l’enseigne sculptée présente sur la travée centrale du premier étage de la maison sous laquelle s’engage la ruelle. Cette représentation a peut-être été inspirée par la statue de l’ange gardien sculpté par Jean Delcour vers 1655 pour l’église des Carmes, statue disparue à la révolution.
Inscription 17 À L’ANGE D’OR – L’AN 1759
En s’engageant dans l’Impasse de l’Ange, on découvre de petites maisons d’ouvriers ou d’artisans du 17ème siècle, aux fenêtre fleuries qui sont orientées vers les coteaux où poussaient les vignes. Un simple banc et une plaque non officielle indique la Place des amoureux… qui ne se pressaient pourtant pas au moment où je suis passé !
Au bout du chemin, on aboutit à une minuscule place, très fleurie qui combine l’architecture et la végétation. Cette placette est le résultat de la destruction de maisons entre l’impasse de l’Ange et celle de la Couronne. Cela a en effet permis de dégager un espace transformé en une petite zone arborée, gérée en communauté, offrant ainsi à chacun la jouissance d’un espace de jeu ou de détente. Là, trône, dans une attitude impassible, le seigneur des lieux, Monsieur Matou qui profite de l’ambiance paisible de son domaine ; Superbe !
On ressort ainsi par l’Impasse de la Couronne pour revenir dans la rue Hors-Château et poursuivre la promenade, les yeux charmés par tant de beauté et l’esprit revivifié par tant de calme.