Il avait montré que l’air est résistant, élastique et très mobile.
Philon de Byzance (280 ACN-220 ACN)
Probablement construit dès 1430 et certainement achevé en 1437 par un facteur inconnu, l’orgue de Valère est le plus ancien orgue jouable au monde. Il dispose d’un seul clavier de 4 octaves avec 45 touches, et d’un pédalier d’une seule octave.
Andrea Gabrieli (1533-1585), Ancor che col partire , interprété sur l’orgue de la Basilique de Valère par Tomaz Sevsek.
La basilique de Valère, Sion dans le Valais en Suisse.
L’Orgue de Valère en entier.
Cet instrument, inventé par Ktésibios (284-221 ACN), était une réalisation purement mécanique, tout en utilisant les lois de la nature. En effet, il avait montré, dans ses théorèmes pneumatiques, que l’air est résistant, élastique et très mobile; qu’en outre, quand on l’emprisonne dans une récipient cylindrique robuste, il peut être comprimé et, en retour, se détendre rapidement en reprenant exactement tout le volume du cylindre. Avec sa grande expérience de la mécanique, Ktésibios a bien compris que ce mouvement permettait d’obtenir par l’intermédiaire de bielles articulées, une très forte tension et une détente très puissante. C’est pourquoi il construisit le cylindre, de forme semblable aux boîtes à remèdes des médecins… L’intérieur de ce cylindre est travaillé autour et poli de telle sorte que sa surface soit unie, tracée à la règle et bien lisse. Puis on fait un disque de piston en airain, capable de parcourir toute la hauteur du cylindre, en appuyant fortement sur sa périphérie, elle-même travaillée de façon à être unie et lisse. Ce piston est fiché de telle sorte qu’il ait une articulation maintenue de part et d’autre pour qu’une fuite d’air, s’y infiltrant de toute sa force, ne se produise pas. Ne t’étonne pas et ne mets pas en doute qu’un tel appareil puisse être réellement utilisé; en effet, dans la syrinx qui se joue avec les mains et qu’on appelle hydraulis, la soufflerie, envoyant le vent dans un pnigée placé dans l’eau, était en airain et fabriqué de la même manière que les récipients cylindriques dont je viens de parler. Ktésibios nous démontrait aussi comment on obtient un mouvement puissant et rapide, en utilisant les propriétés de l’air; il nous enseignait, en même temps, la pratique des cylindres à pistons.
Philon de Byzance (280 ACN-220 ACN), Les Pneumatiques, IV, 77 cité dans Jean Perrot, L’Orgue des origines hellénistiques à la fin du 13ème siècle, Paris, Éditions Picard, 1965, pp. 50-51.
La description de l’Hydraule de Ktésibios.
L’empereur Théodose (347-395) remet la couronne de laurier au vainqueur. Piédestal (4ème siècle) de l’obélisque de Théodose, sur l’hippodrome de Constantinople. On distingue bien l’hydraulos ou hydraule, en bas à gauche et à droite.