Un jour… Un chef-d’oeuvre! (18)

Un jeu des sept erreurs dans le traitement de la méditation sur le temps qui passe? Non, le billet du jour est bien plus que cela… laissez-vous divaguer grâce à la musique dans le mystère de l’éphémère… et dans la nuit qui tombe sur le monde, dans la tradition chrétienne, jusqu’à Pâques…! Le comprendre n’est pas y croire, mais ce n’est bien sûr pas interdit non plus,… c’est apprendre à méditer l’humanité avec tous les moyens qui nous sont offerts… et à en saisir leur brûlante actualité.

18a. Georges de La Tour, La Madeleine à la veilleuse

Georges de La Tour (1593-1652), La Madeleine à la veilleuse (1640-45), détail.

François Couperin (1668-1733), Troisième Leçon de Ténèbres à deux voix pour le Mercredy Saint, interprétée par Montserrat Figueras et Maria Cristina Kiehr accompagnées par Le Concert Des Nations dirigé par Jordi Savall.

[…]
– Ô vous qui passez par ce chemin, considérez, et voyez s’il
est douleur pareille à la mienne : mon ennemi m’a dépouillée, comme
une vigne que l’on vendange, ainsi que le Seigneur m’en avait
menacée, au jour de sa colère.
– Du haut des cieux, il a envoyé le feu dans mes os, et il m’a
châtiée ; il a tendu un filet à mes pieds, et m’a fait tomber en
arrière : il m’a jetée dans la désolation : je suis accablée de douleur
pendant tout le jour.
– Le joug de mes iniquités est venu fondre sur moi : la main du
Seigneur en a fait une chaîne, qu’il m’a mise au cou ; ma force est
anéantie. Le Seigneur m’a livrée à une puissance dont je ne pourrai
me défendre.
[…]

Lamentations de Jérémie, extrait du texte de la troisième Leçon des Ténèbres pour le Mercredi Saint.

« Le livre des Lamentations de Jérémie (qui suit le livre de Jérémie) est l’un des nombreux livres de la Bible. Oeuvre d’au moins trois rédacteurs différents, il est écrit entre 587 et 539 avant J-C, consécutivement à la destruction du Temple de Jérusalem par les Chaldéens de Nabuchodonosor, qui fut suivie de la captivité de Babylone. […] Certains versets des lamentations sont chantés lors des offices catholiques des premiers nocturnes de matines des Jeudi, Vendredi et Samedi saints (sacrum triduum de la Semaine sainte, qui réactualise la Passion entre le Carême et Pâques). Les versets sont fixés en neuf leçons (du latin lectionem, de lectum, supin de leggere, « lire »). »

Le Guide des Genres de la Musique occidentale, sous la direction de E. de Montalembert et de C. Abromont, Paris, Fayard, 2010, p.560.

« Les leçons de Ténèbres sont un genre musical liturgique créé en France au 17ème siècle et destiné au premier des trois nocturnes qui accompagnent chaque office des Ténèbres. Pour des raisons pratiques il est avancé à l’après midi (aux vêpres) du jour précédent, autrement dit aux mercredi, jeudi et vendredi saints, avec pour conséquence de devenir l’occasion d’une élaboration musicale particulière. Ce genre ne survit pas à la musique baroque, disparaissant dans la première moitié du 18ème siècle, mais il fournit un thème lyrique souvent évoqué en littérature jusqu’à l’époque contemporaine. » (Wikipédia)

« Durant l’exécution des Leçons des Ténèbres, la lumière extérieure diminuait avec le soir tombant, laissant les dernières notes et les fidèles dans l’obscurité seulement troublée par la faible lueur des cierges… un clair-obscur magnifiquement exploité par les arts… » (JMO)

32. Georges de La Tour, Madeleine pénitente, 1643

Georges de La Tour (1593-1652), La Madeleine aux deux flammes.

La Madeleine est l’un des thèmes de prédilection de Georges de La Tour. On connaît actuellement quatre tableaux originaux présentant un schéma de composition similaire mais comportant de nombreuses variantes […] En dehors de l’intensité conférée à cette image de méditation, le peintre fait preuve d’une très grande virtuosité dans la représentation de la lumière et des objets.

Mercredi saint? … Un rappel!

« L’un des douze apôtres de Jésus, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui proposèrent trente pièces d’argent. Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ? » Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : « Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples. » » Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il leur déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l’un après l’autre : « Serait-ce moi, Seigneur ? » Il leur répondit : « Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi qui l’as dit ! »

 Évangile selon Matthieu, chapitre 26, versets 14 à 16, cité par Wikipédia

 

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