Un jour… Un chef-d’œuvre (114)

« Tous les chemins mènent à Rome »

Proverbe d’origine latine

David Roberts (1796-1864 ), Vue de Rome au crépuscule, vers 1855 (détail).

 

Ottorino Respighi (1879-1936), Antiche arie e danze per liuto (Airs et Danses anciens d’après des œuvres pour luth), Suite No. 3 (1932)
I. Italiana (0:00)
II. Arie di corte (1:55)
III. Siciliana (8:39)
IV. Passacaglia (12:18)
interprétée par le Los Angeles Chamber Orchestra, dirigé par Sir Neville Marriner.

La Suite n°3 que je vous propose aujourd’hui a été composée en 1931. Elle s’adresse à l’orchestre à cordes exclusivement à l’inverse des deux autres et déploie un sentiment légèrement plus mélancolique. À l’exception d’une pièce inspirée d’une œuvre pour luth de Jean-Baptiste Bésard, compositeur français du début de l’époque baroque, les différents morceaux de la suite sont issus de compositeurs anonymes italiens et de quelques fragments de Ludocivo Roncalli pour guitare baroque et  de Santino Garsi… une musique qui fait du bien!

 

Joachim DU BELLAY
(1522-1560)

Les Antiquités de Rome, Chant XXVIII

Toi qui de Rome émerveillé contemples
L’antique orgueil, qui menaçait les cieux,
Ces vieux palais, ces monts audacieux,
Ces murs, ces arcs, ces thermes et ces temples,

Juge, en voyant ces ruines si amples,
Ce qu’a rongé le temps injurieux,
Puisqu’aux ouvriers les plus industrieux
Ces vieux fragments encor servent d’exemples.

Regarde après, comme de jour en jour
Rome, fouillant son antique séjour,
Se rebâtit de tant d’œuvres divines :

Tu jugeras que le démon romain
S’efforce encor d’une fatale main
Ressusciter ces poudreuses ruines.

« Au sens propre, ou du moins dans le contexte géopolitique de l’Antiquité, cette expression évoque le réseau routier de l’Empire romain, jalonné de bornes milliaires, et en particulier le Milliaire d’or mis en place à Rome par Auguste pour marquer le point zéro des routes impériales et sur lequel sont notés les noms et les distances, depuis Rome, des principales villes de l’Empire.

Cependant, la phrase semble avoir été écrite pour la première fois en latin par Alain de Lille au 12ème siècle, dans une acception chrétienne, Rome étant la cité du Pape : le proverbe affirme que, malgré les difficultés, on peut accéder à Dieu ou, plus généralement, qu’il est possible d’atteindre le même but par des manières très différentes. Le texte original d’Alain de Lille était :
« Mille viae ducunt homines per saecula Romam Qui Dominum toto quaerere corde volunt » soit, en français : « Mille routes conduisent depuis des siècles à Rome les hommes qui désirent rechercher le Seigneur de tout leur cœur

« Chemin Romieu », empruntant la Via Domitia, au Pont Julien. Ces chemins vers Rome ont donné naissance au sobriquet de « Romieu » ou « Roumieu » ou « Romée », selon les langues des régions traversées, terme qui désigne un pèlerin se rendant à Rome, principale destination des pèlerinages chrétiens, à la suite de la domination arabe de Jérusalem (640) et jusqu’au début du culte de saint Jacques, à Compostelle, au 10e siècle. Plus largement, les Musulmans appelaient tous les Chrétiens « Roumieh » ou « Roumi », mot qui a perduré jusqu’à l’époque contemporaine.

La signification sur la multiplicité des moyens pour parvenir à une même fin est celle qui est actuellement retenue par le Petit Larousse.» Wikipédia

David Roberts (1796-1864 ), Vue de Rome au crépuscule, vers 1855.

 

Ludovico Roncalli (1654-1713), une Passacaglia pour guitare baroque interprétée par Lorenzo Micheli.

 

Laisser un commentaire