Pour l’Europe !

 

 

Une chose est sûre, c’est que le débat politique belge actuel ne donne pas l’envie de soutenir l’un ou l’autre projet pour les prochaines élections européennes et régionales.


 

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La campagne électorale, qui devrait, idéalement, être consacrée à la présentation des programmes et des actions que les candidats responsables politiques comptent mettre en œuvre  s’ils sont élus, se cantonne à des règlements de comptes politiques et des dénonciations qui tombent à pic pour ceux qui les dévoilent. Mais ces « dénonciateurs » et ces « dénoncés » ne semblent pas comprendre qu’ils jouent avec le feu en discréditant complètement la classe politique dans son ensemble et qu’ils risquent bien d’en payer, tous, le prix fort par la voix de l’électeur.

 

Les derniers scandales sont le seul objet des joutes et pourtant, les enjeux de ces élections sont de taille. Les prochains mandataires vont hériter de dossiers particulièrement chauds et épineux. En ne citant que la crise économique et sa déferlante de faillites d’entreprises, de chômages, en ne parlant que des enjeux d’un profond travail sur l’environnement et de la saine et humaine gestion de l’immigration, on comprend facilement qu’il est grand temps que nos politiques reprennent leurs esprits.


 

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Ne croyez pas que mon propos vise à cautionner les abus de la classe politique. Au contraire, je les réprouve avec véhémence et milite avec force pour que ces pratiques scandaleuses disparaissent une bonne fois pour toutes de nos horizons. Mais pour ce faire, il ne suffit pas de placer au pouvoir ceux qui les dénoncent car, par le passé, ils ont eux aussi eu la possibilité de changer les choses et ils ne l’ont pas fait. Vous constaterez que je ne cite aucune couleur politique car le but de ce texte n’est pas là et je suis si profondément attaché à la démocratie que je ne tiens pas à vous faire part de mes tendances politiques, d’ailleurs fort indécises…

 

Cependant, il faut bien constater avec tristesse qu’il ne semble pas simple pour les humains de gouverner et de rester lucide d’une part et proche de la population moyenne d’autre part. Les critères de jugements et de discernements ne sont sans doute plus les mêmes quand on est au pouvoir, mais on ne doit pas oublier qu’on a choisi d’œuvrer, non pour soi-même, mais pour la collectivité. C’est bien cet écart là que je dénonce. La démocratie signifie aussi que ceux qui sont élus ne gagnent pas le gros lot de je ne sais quelle loterie, mais ont, en principe, la vocation de se mettre au service d’une région, d’un pays et de l’Europe pour l’amélioration de la vie de l’ensemble des citoyens.

 

Nous qui vivons dans des sociétés  riches et prospères (ceux qui en doutent n’ont qu’à parcourir un peu les informations en provenance des pays sous-développés), avons acquis une étrange notion du bien-être qui se braque surtout sur le confort financier et la possibilité de consommer. On a perdu, du coup, le sens des valeurs de solidarité entre les hommes (on pratique le chacun pour soi) et le devoir que nous avons de veiller sur la planète. Obnubilés par nos désirs de consommateurs, nous ne voyons le monde que dans le prisme d’un avenir proche et le gérons comme si après nous, il n’avait plus besoin d’exister. C’est une grave erreur que nos enfants ou petits-enfants payeront comptant bientôt.


 

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Or, on entend peu parler de projets à long terme, même si plusieurs d’entre eux ont vu le jour ces dernières années mais ce n’est guère suffisant. Vous me rétorquerez qu’avant d’envisager le monde des décennies à l’avance, il faut d’abord régler les problèmes immédiats. Vous avez raison. Mais tous nos problèmes actuels, nous les avons provoqués (c’est facile de toujours dire : « ce n’est pas moi, c’est l’autre »). Nou
s en sommes tous responsables. Nous avons fait de mauvais choix et il est tellement difficile de faire marche arrière. Mais ce que nous avons tendance à considérer comme un recul est sans doute un progrès. Il n’y a pas de honte à dire que l’on s’est trompé si c’est pour repartir sur de nouvelles bases.


 

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Entendons-nous bien ; il ne s’agit nullement de retourner à une civilisation telle qu’elle pouvait exister au XIXème siècle avant la révolution industrielle, elle ne serait plus viable au regard des technologies modernes et de l’évolution de la pensée humaine. Il s’agit simplement d’un vrai changement de mentalité. Celui-ci n’est cependant, à mon sens, pas pour tout de suite malheureusement. D’une part, les politiciens qui luttent bec et ongles pour se faire élire sont encore les mêmes que précédemment et ils n’ont pas l’intention de changer une formule qui leur convient. Cela s’entend immédiatement quand on cherche à savoir ce qu’ils proposent (toujours des choses très séduisantes, mais irréalisables…démagogie, quand tu nous tiens !). Mais les électeurs, eux, sont-ils prêts à changer leurs habitudes tant électorales que la manière dont ils vivent ? A observer nos contemporains, je ne le crois pas, hélas ! Je n’ai jamais autant remarqué d’incivisme et d’égoïsme qu’aujourd’hui et ce à tous les niveaux.

 

Pourtant nous avons besoin d’une vraie Europe solidaire, nous avons besoin d’un pays stable tant communautairement qu’économiquement ainsi que de régions performantes. Je rêve d’une classe politique respectueuse de l’homme, d’un travail pour l’intérêt général et d’une détente, voir d’un armistice dans la guerre des clans permettant une interaction efficace entre les différentes visions de nos sociétés. Et si d’autres, qui se revendiquent de l’honnêteté, de l’éthique et du bien être de tous en venaient à gagner les élections, seraient-ils capables de mener à bien le mandat qu’on leur confie ? Je ne sais pas, je vous avoue être un peu perdu dans toutes ces idées contradictoires…