Vitalité

 

La léthargie de l’été n’offre pas aux mélomanes une actualité discographique passionnante. Toujours les mêmes opérations commerciales qui présentent à bas prix les titres édités par les majors depuis des années. C’est bien pour ceux qui découvrent le répertoire ou pour compléter une collection, mais c’est bien peu pour l’amateur de nouveautés. C’est d’ailleurs, pour moi, l’occasion de rattraper un retard d’écoute considérable et de redécouvrir des enregistrements un peu laissés de côté pendant l’année. Mais ce n’est pas exactement l’objet de mon billet du jour !


 

OPL et Salle Philharmonique

L’Orchestre philharmonique de Liège et la Salle Philharmonique


 

Jean-Pierre Rousseau évoquait lundi sur son blog (http://rousseaumusique.blog.com/5191328/) les diverses activités d’enregistrements discographiques de l’OPL. Et il faut souligner que, dans un marché bien timide, les firmes de disques se contentent de plus en plus de rééditions. Les nouveautés, de musiques orchestrales qui plus est, sont bien rares (car assez onéreuses) et l’on voit de plus en plus d’orchestres se tourner vers la production de leur propre label (LSO, RCO, …). C’est vrai qu’à ce niveau, la crise ne semble pas toucher notre formation liégeoise qui a déjà beaucoup publié et dont les projets sont manifestement très nombreux. Mais ce qui est essentiel dans la démarche discographique de l’OPL, c’est d’abord l’originalité. Pas question de retrouver des œuvres cent fois enregistrées. Le choix du répertoire cherche à (re)découvrir des œuvres (belges ou françaises) méconnues qui manquent cruellement à la discographie (Jongen, Milhaud, Lalo, …), se veut aussi une actualisation d’œuvres connues mais sans vraie version de référence (Schumann, Poulenc, Franck, …) et recherche une ouverture sur les œuvres d’aujourd’hui, qu’elles soient françaises ou belges (Escaich, Mernier, Dutilleux et les prochains Dusapin et Mantovani).  

Chaque enregistrement est le résultat d’une recherche d’équilibre entre un chef parfaitement à l’aise dans le répertoire qu’il enregistre (Pascal Rophé pour les œuvres modernes, Louis Langrée pour les romantiques, …) et des solistes de haut vol adaptés au répertoire. Tous ces ingrédients sont à la base d’un succès qui dépasse les frontières de notre royaume et constituent sans doute la meilleure carte de visite de notre orchestre et de la ville de Liège à l’étranger. Pensez donc que l’OPL a enregistré plus de cinquante cd’s, dont une bonne quinzaine sur la dernière décennie ! Il me semblait important de rappeler et de saluer cette exceptionnelle vitalité dans un monde qui tire plus vers le marasme généralisé que vers l’action et l’audace. Autant dire qu’on se réjouit déjà des nouvelles publications prévues pour la saison prochaine.


 

Poulenc OPL

Retrouvez la discographie complète de l’OPL sur http://www.opl.be/fr/main.html


 

Et en attendant, on pourra (ré)écouter avec le plus grand plaisir le cd consacré aux œuvres pour piano et orchestre de Francis Poulenc. Enregistré fin 2003 à la Salle Philharmonique de Liège et publié par RCA, l’orchestre est dirigé cette fois par l’excellent Stéphane Denève. Aux pianos, deux habitués du répertoire et de Liège, Frank Braley et Eric Le Sage. Au programme, le concerto pour piano (dont l’Andante con moto sert de générique au Concours Reine Elisabeth de piano !) , le concerto pour deux pianos et l’Aubade, concerto chorégraphique pour piano et dix-huit instrument. Mais trêve de commentaires, je na vais pas commenter ces œuvres aujourd’hui, d’autant plus qu’elles se laissent écouter facilement et distillent d’elles-mêmes toutes leurs émotions.