Immortalité

« Prenons Shakespeare. Il a laissé des oeuvres. Il est très, très mort. Tout ce qu’il y a de plus pourri. Liquéfié. pire que mort! Hé bien, il y a ses pièces, voilà. Et ça, ça ne sera jamais mort. Et Armstrong, il peut jouer la Marseillaise au tuba demain matin sous les fenêtres à Vincent, se déculotter devant l’Arc de triomphe, épouser Jacques Fath ou la Begun, scier la colonne Vendôme avec une fourchette bleue et manger des huîtres tout nu en courant le long des uileries, il aura quand même gravé trois cents faces inoubliables. Et ça, ça ne sera jamais mort ».

Boris Vian


 

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