Chaises musicales

 

On a beau n’avoir aucune prétention politique mais de simples idées de citoyen, il faut toujours garder un œil critique vis-à-vis des événements qui se produisent dans nos paysages politiques. Paysages au pluriel, car en Belgique, les niveaux de pouvoir sont très complexes, communautarisme oblige ! Et même si les élus des dernières élections semblent parvenus à un accord dans toutes les entités du pays, le fameux olivier wallon qui fait la une des journaux du pays depuis plusieurs semaines, on est en droit de se demander où tout cela va nous conduire.

 

La crise est là, la presse nous le rappelle suffisamment. Les scandales mis en évidence, certes de manière outrancière, lors de la dernière campagne électorale (et qui semblent continuer envers et contre tout, la récente affaire de l’aéroport de Charleroi n’en est qu’un exemple de plus !) ont décidé les élus à mettre au programme de leurs actions gouvernementales et parlementaires un large chapitre consacré à la bonne gouvernance. Voilà qui est bien !

 

Mais je ne parviens pas à me faire à l’idée que des hommes qui ont, semble-t-il, la vocation d’œuvrer pour le bien du pays ou des communautés soient obligés de négocier pour adopter des règles d’éthique politique. Tout cela devrait être naturel. Je ne parviens pas non plus à assimiler le fait que ces règles, âprement discutées, ne seront d’application qu’en … 2014 ! Pourquoi pas tout de suite ? Ah ! Je sais bien que les mandats cumulés ne s’abandonnent pas comme cela par un coup de baguette magique. Il faut préparer la succession, mettre en place un système plus sévère ( !?) et définir les règles précises en la matière. Enfin, il reste cinq ans aux mandataires pour se préparer à un changement. L’avenir nous dira si changement il y aura. En attendant, oublions !

 

Et puis on ne peut s’empêcher de constater que les changements dans les postes ministériels et parlementaires font, bien sur, des heureux et des déçus. C’est forcément humain. Quand on travaille sur un projet en y mettant toute son énergie (et je ne doute pas que beaucoup y ont travaillé ferme !), on ne peut que regretter que la suite de l’aventure se déroule sans vous. Mais au-delà de l’ambition personnelle, les hommes politiques oublient souvent qu’ils oeuvrent pour un motif idéologique qui doit dépasser le niveau de l’individu. Parfois, on comprend bien pourquoi certains sont écartés, mutés ou réorientés. D’autres fois, on se demande les raisons des choix. Et on en arrive, à nouveau, à penser qu’il s’agit là encore de tractations bassement politiques. Lorsqu’on transfère un politicien bien connu vers le gouvernement fédéral (vous voyez bien à qui je pense), on suppose qu’il y a des raisons multiples.


 

 Cube de la politique belge


 

Première constatation : le suffrage démocratique a rendu la personne (qu’on le veuille ou non) incontournable. La deuxième est que la dite personne n’entre plus (à cause d’une image personnelle désastreuse) dans les projets de changement des élus wallons. La troisième est que, pour respecter la légitimité des urnes, on lui confie un poste au gouvernement fédéral. Mais si l’opposition flamande s’insurge et semble ne pas en vouloir, peu importe pour la majorité car cette même personne à été une monnaie d’échange pour permettre à un homme, lui aussi plébiscité aux élection mais dont l’expérience fédérale récente s’était soldée par un lourd échec, de revenir en force. Nous prendrons donc Michel Daerden, le wallon, si vous acceptez Yves Leterme, le flamand. Les noms sont lancés et les tractations au plus haut niveau de l’Etat ont sans doute été intenses. Mais est-ce là un exemple de bonne gouvernance ? Je n’en suis pas si sur que cela !