En dehors des grands événements de l’existence, notre vie est peuplée de petites joies dont il faut profiter et d’agacements, tout aussi minimes, qu’on aimerait éviter. Ainsi mes déboires avec mon programme informatique, iTunes, pour ne pas le citer, qui, depuis l’acquisition de mon nouvel ordinateur, me pose des problèmes qu’il me faut résoudre au plus vite. Vous me direz que ces tracas sont bien dérisoires par rapport aux grands problèmes du monde. Ils le sont, en effet. Mais un coup de gueule, de temps en temps, cela ne fait pas de tort et cela permet aussi de se motiver à nouveau face à un travail ingrat, je m’explique…
Depuis de nombreuses années, j’utilise, dans le cadre de mes cours et de mes conférences, cet objet dont tout le monde parle, l’iPod. Ne vous y trompez pas. Je possède une vaste discothèque et tous les titres que je place sur cet appareil sont présents matériellement dans les rayonnages de ma discothèque. Je ne télécharge jamais rien d’illégal. C’est un principe que je me dois de respecter absolument au regard du respect des interprètes et, bien sûr, de mes fonctions à la Fnac. Je ne participe donc pas à ces quelques 128 000 pertes d’emplois qu’on annonce dans le secteur d’ici 2015 ! C’est vrai qu’il m’arrive de télécharger des pièces introuvables dans le commerce traditionnel, mais ce n’est pas mon passe-temps favori. Bref, j’utilise l’iPod pour sa facilité à stocker sur son disque dur des milliers de titres qu’on peut organiser à sa guise en listes de lectures. Cela permet de ne plus manipuler les cd’s à chaque fois qu’on fait entendre un exemple musical tout en gardant un maniement aussi simple que celui du cd. Si beaucoup de mélomanes rechignent à l’usage des fichiers musicaux compressés utilisés avec l’informatique, ils sont cependant bien utiles dans le cadre de conditions moyennes d’écoute.
L’iPod, produit de la marque à la pomme, Apple, fonctionne à l’aide du logiciel bien connu iTunes. Ce dernier est très bien réalisé et permet un encodage personnalisé des références que vous introduisez sur votre ordinateur. Il permet aussi une organisation remarquablement performante et pratique. Vous pouvez organiser vos musiques exactement comme vous le désirez. C’est donc l’outil de travail idéal. Sauf qu’il est avant tout conçu pour être utilisé avec un ordinateur Apple (on disait anciennement Mac) et que, même s’il est compatible avec les PC’s, il risque de vous poser certains problèmes lorsque … vous changez d’ordinateur.
Il convient alors de transférer toutes vos musiques d’un ordinateur à l’autre. Et cela, pour des raisons officielles de lutte contre la copie illégale, les concepteurs du programme n’ont pas voulu le prévoir. S’il ne se pose aucun problème pour transférer programmes et fichiers habituels d’un ordinateur à un autre, il en va autrement de la musique encodée sous iTunes. Transférer la musique, passe encore ! En passant par un disque dur externe, les fichiers se transfèrent sans problème. Mais là où le bas blesse, c’est pour importer les fiches encodées et les listes de lecture, c’est à dire la bibliothèque « texte ». Une fois les opérations faites avec le plus grand soin et les précautions les plus grandes, vous vous rendez compte que 20% de vos références et de vos listes ne sont plus reliées entre elles. Les musiques ne sont pas perdues, mais elles ne sont plus reconnues par les fiches que vous aviez encodées dans l’ancien ordinateur.
Vous me direz que 20%, ce n’est pas grave, on aurait pu craindre pire ! C’est vrai, mais une telle proportion sur une discothèque de 5000 titres, cela fait tout de même 1000 fiches à ré encoder ! Pensez–y, deux minutes par fiche, dans le meilleur des cas, cela fait deux mille minutes, donc un peu plus de 33 heures d’un travail intensif et rébarbatif ! Cette perte de temps inutile me fait littéralement pester ! Pourtant, pas d’autre solution en vue. A vrai dire, on se demande, en cherchant sur les forums de discussion si la marque à la pomme cherche vraiment à satisfaire ses clients. Car je ne suis pas le seul dans le cas et il faut bien, un jour, remplacer son ordinateur. Pas la moindre aide, ni de la part d’un service à la clientèle existant mais muet, ni de la part des manuels d’utilisation en ligne. A croire que changer son matériel est suspect!
Alors, messieurs les ingénieurs et informaticiens, quand allez-vous comprendre ces principes de base. Quand allez-vous considérer que les produits que vous vendez, bien cher d’ailleurs, sont potentiellement des outils de travail qui doivent s’adapter, eux aussi, aux environnements différents ? Et, tant qu’on y est, comment expliquez-vous que vos onéreux iPod et iPhone ne possèdent pas de batterie amovible pour la remplacer quand elle est épuisée ? Dans le cas d’un usage intensif, la durée de vie d’un iPod est de deux ans ! Ce n’est pas raisonnable ! Mais c’est, sans doute, la dure loi de la société de consommation…
Alors, si ces programmes sont extraordinaires dans leur usage quotidien, pourquoi ne pas prévoir aussi de ne pas pénaliser ceux qui utilisent ce matériel avec honnêteté en proposant des procédures simples et efficaces pour ces cas inévitables?