Gastronomie

Si les compositeurs véhiculent, dans leurs oeuvres, l’alpha et l’oméga de leur vision du monde, il ne faudrait pas croire que ces messieurs aient été fermés aux plaisirs de la vie, la rigolade, l’humour ou la paresse. Ainsi, parmi les bons vivants, Rossini figure en bonne place… à la première, peut-être même! Les anecdotes ne manquent pas à son sujet. Alors, florilège entre sarcasme, paresse, gastronomie et gourmandise…


 

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On peut à ce sujet citer l’anecdote suivante: jouant un jour, au piano, une partition de Richard Wagner (qu’il détestait), Rossini n’en tirait que des sons cacophoniques; un de ses élèves, s’approchant, lui dit: «Maestro, vous tenez la partition à l’envers!», ce à quoi Rossini répondit: «J’ai essayé en la mettant dans l’autre sens: c’était pire!»

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Une autre anecdote, largement répandue dans les milieux musicaux et devenue légendaire: Rossini avait pris l’habitude de composer dans son lit. Lors de l’écriture d’un Prélude pour piano, il laissa tomber sa partition. Plutôt que de se lever pour la ramasser, il décida d’en recommencer un autre.

 

Le tournedos Rossini est composé d’un médaillon de filet de bœuf (tournedos) de trois centimètres d’épaisseur, poêlé une minute de chaque côté, salé, poivré et déposé sur une tranche de pain de même dimension également dorée au beurre, surmonté d’une escalope de foie gras saisie quinze secondes à la poêle très chaude et de trois lamelles de truffe. La sauce est préparée avec les sucs de cuisson déglacés au vin de Madère et des truffes râpées.

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Selon le Larousse gastronomique, «[…] l’origine du tournedos est liée à l’apprêt commandé par Rossini (au foie gras et aux truffes), si surprenant aux yeux du maître d’hôtel de l’époque que celui-ci fit passer le plat «dans le dos» des convives.» Souhaitant que la préparation se fit dans la salle à manger pour qu’il puisse l’observer, Rossini aurait répondu à l’étonnement du cuisinier: «Eh bien, faites-le tourné de l’autre côté, tournez-moi le dos!» Le filet de bœuf aurait ainsi pris de nom de tournedos. Pour certains chroniqueurs, c’est Casimir Moisson, le chef du restaurant de la Maison dorée qui aurait créé ce plat pour le compositeur qui était un habitué. Pour d’autres, marie-Antoine Carème, ami de Rossini et l’une des plus grandes toques de l’époque, en serait à l’origine.

 

On raconte également que Rossini aurait pleuré trois fois dans sa vie: lors de l’échec de son premier opéra, au cours d’une promenade en bateau lorsqu’une dinde truffée tomba malencontreusement à l’eau, et enfin lorsqu’il entendit pour la première fois Niccolo Paganini.