Journée bien chargée, hier, avec pas moins de trois conférences sur des sujets différents et dans des lieux variés.
La première m’a causé pas mal de soucis. Elle se déroulait à Charleroi à 10H du matin et … je me suis perdu. C’était la deuxième fois que je me rendais là-bas et les deux fois, je me suis trompé de chemin. Je suis même arrivé un peu en retard ce qui a l’art de me contrarier. Je mets toujours un point d’honneur à être présent bien tôt là où on m’attend, mais cette fois, j’ai du commencer avec une demi heure de retard. Les auditeurs ne m’en ont pas voulu. Ils sont tous d’accord sur un point. Entrer dans Charleroi au bon endroit n’est pas toujours chose aisée lorsqu’on connaît mal les nombreuses sorties d’autoroutes, les rings, etc.
Orphée de Chagall en 1913
Je venais pour leur faire une séance d’introduction sur la correspondance des arts, ou, plus exactement des parallèles que l’on peut établir entre la musique et les autres arts, en prélude à cinq séances réparties sur la saison. La matière est fascinante … et très vaste. Depuis les basiques en rapport avec la similitude des termes employés (couleur, harmonie, chromatisme, …) jusqu’à des notions plus spécifiques et complexes comme le silence et l’environnement, le temps et l’espace en passant par les propos philosophiques et spirituels et les statuts de l’artiste. Je vous en reparlerai en détail plus tard sur ce Blog.
Après deux heures de concentration intensive, j’ai repris la route de Liège … sans me tromper cette fois pour donner mon cours à 14H à l’U3A. Consacré cette semaine aux troisièmes mouvements de la sonate (les amateurs de synthèse peuvent en retrouver les lignes générales dans l’article : « Première approche III : Menuet et Scherzo » en cliquant sur ce lien : http://jmomusique.skynetblogs.be/post/6320766/premiere-approche-iii–menuet-et-scherzo ). J’avais bien sur varié les exemples musicaux par rapport au cours du vendredi. Utilisant le menuet du premier concerto brandebourgeois de Jean-Sébastien Bach, celui de la symphonie 102 de Joseph Haydn et le scherzo du quintette avec piano de Robert Schumann, nous avons tous pu découvrir une fois de plus le rôle crucial, pourtant souvent négligé du troisième mouvement dans ces œuvres là, mais au-delà dans toute l’histoire de la sonate.
Dernière étape de ma journée, et non des moindres, la conférence du mercredi à la Fnac de Liège, consacrée, hier et aujourd’hui, à une œuvre que l’OPL a mis au programme la semaine prochaine dans le cadre d’un concert entièrement consacré à Richard Wagner, les Wesendonck Lieder. Je connaissais mal ce cycle de cinq mélodies nées de l’idylle entre le compositeur et la jeune épouse d’Otto Wesendonck, Mathilde. Composés au fur et à mesure que la jeune poète produisait ses poèmes, l’ensemble, remanié après coup pour se présenter comme un cycle a vu le jour entre 1857 et 1858. On y trouve des ébauches pour Tristan et Isolde, mais aussi des traces de Lohengrin, du Vaisseau fantôme et du Ring en plein gestation à cette époque. Il faut dire que les textes se prêtent à merveille aux propos philosophiques romantiques et Wagner y déploie toute sa conception du monde. Travail préparatoire à Tristan, on y sent déjà certaines couleurs de Parsifal. Je vous en reparlerai aussi bientôt plus en détail. Musique merveilleuse, touchante et parfaite dans sa forme, la version orchestrale est due au disciple de Wagner et chef d’orchestre Felix Mottl car le compositeur n’avait orchestré que le troisième lied en prévision d’une exécution pour l’anniversaire de Mathilde.
Mathilde Wesendonck
Je ne m’attarde pas trop aujourd’hui car il me reste encore trois interventions cette semaine. Petit rappel pour mes lecteurs de Wavre, et je sais qu’il y en a parmi vous, je viendrai vous parler de Chopin ce samedi à 17H à l’Hôtel de Ville pour, là aussi, débuter un cycle de cinq conférences (voir agenda)…