Extrémismes religieux… !

 

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’année 2009 se présente très mal au niveau des relations entre les hommes de notre « bonne vieille terre ». Sans revenir sur les conflits honteux qui se déroulent un peu partout dans le monde, sans mettre mon grain de sel dans les affaires continuelles qui minent la vie politique, sans commenter (ce serait indécent) l’intolérable souffrance des victimes des sanguinaires en liberté et sans m’occuper d’une actualité économique que l’on annonce catastrophique pour 2009, je voudrais revenir sur une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours et qui émane du … Vatican.

 

Alors permettez-moi, pour une fois, d’être virulent, sombre, caustique et même provocateur car quand l’intolérable se présente dans toute son horreur, c’est une réaction naturelle que je veux vous faire partager. Vous savez tous que je ne suis pas croyant. Pourtant, je respecte au plus haut degré la spiritualité de chacun. Cependant, lorsque les plus hautes autorités religieuses représentant le catholicisme (ou toute autre confession) se mettent à agir honteusement en réhabilitant des évêques négationnistes excommuniés par Jean-Paul II et considérés comme de dangereux dissidents animés par l’intolérance et le refus du dialogue entre les communautés de croyants, je ne peux que me révolter.


 

Benoit XVI
 


 

Le côté rétrograde de l’Eglise, et de Benoit XVI en particulier, n’est plus à démontrer. Depuis son accession au pontificat, le personnage semble vouloir replonger l’institution catholique dans des ténèbres en affirmant des idées qui me rappellent les heures les plus sombres du Vatican. Son intolérance face à l’avortement, l’homosexualité, le mariage des prêtres, l’euthanasie, j’en passe … fait de lui un personnage qui semble plus habité par la haine de l’autre que par la « sainte miséricorde » que sa fonction exige. Je frémis en pensant que si la société n’était pas laïcisée, l’Inquisition serait toujours à l’œuvre. Comment peut-on, encore aujourd’hui, encore défendre des inepties et les ériger en dogmes de manière outrancière, profiter de la religion pour manipuler des populations entières qui vivent dans la crainte de Dieu ? L’Eglise recule. En cherchant à recentrer ses champs d’action sur le catholicisme (la théologie est une discipline théorique, donc peu sujette aux questions affectives et vraiment humaines) tout en faisant semblant de prôner une ouverture œcuménique, c’est une grave intolérance qui surgit. Mais le pape souffle le chaud et le froid. En grand orateur et détenteur de LA Théologie, Benoit XVI est un fin limier, un rusé.


 

Pape


 

Malgré tout, il ne parvient pas à dissimuler une tendance extrémiste. Quand il lève l’excommunication de la mouvance de Monseigneur Lefebvre (sorte d’extrême droite du catholicisme), quand il accepte de discuter avec Mgr Williamson qui tient des propos niant le génocide des juifs et la Shoah, quand il renoue le dialogue avec les opposants au Concile de Vatican II (il ne m’appartient pas de juger de la valeur du concile, mais d’y déceler tout de même un rapprochement de l’Eglise et de l’homme), il a beau s’excuser ou envoyer des messages de paix et de dialogue, il n’est plus crédible, il est apparaît comme sournois, versatile et dangereux.

 

Et moi (sur un ton ironique !) qui croyais que, dans le principe, les religions devaient absolument dégager un message de paix entre les hommes et un respect mutuel … ! Se pourrait-il que l’extrémisme catholique gagne du terrain et que bientôt apparaisse une mouvance terroriste (les irlandais savent sans doute ce que j’évoque) aussi redoutable que celle qui empoisonne l’islam ? Non, décidément, le message de paix est complètement absent des propos du pape et de ses sbires (je n’ai pas trouvé d’autres mots).


 

auschwitz
 


 

Mais une administration ne représente pas toujours l’avis des administrés. L’exemple Bush nous l’a bien montré. Et je suis rassuré de constater que la grande majorité des catholiques ne suive pas l’autorité &agr
ave; la lettre. Beaucoup se rendent compte de l’ineptie de tels propos et du contresens qu’ils apportent à la pensée spirituelle. Et ils s’insurgent, ils dénoncent ces décisions fortement régressives, des intellectuels français, suivis par des milliers de fidèles ont signé une pétition refusant le négationnisme.

 

L’histoire des hommes est jalonnée des guerres de religion à un point tel que celle-ci peut apparaître à beaucoup plus comme un outil de pouvoir que comme un vecteur de paix. Manifestement, les choses n’ont pas changé … les hommes non plus !