Prochaine étape…Vienne !

 

L’Orchestre Philharmonique de Liège nous a habitué à voyager à travers les grandes étapes historiques et géographiques de la musique. C’est reparti, embarquons pour une nouvelle destination…Vienne. Peu original… diront certains boudeurs. Pas si vite ! regardez le programme, c’est moins banal qu’il n’y parait.

 

Lundi et mardi soir, Jean-Pierre Rousseau, Pascal Rophé et l’OPL présentaient au public la nouvelle saison 2008-09. Comme nous en avons maintenant l’habitude, le public était convié à découvrir, sous la forme d’une soirée spéciale agrémentée de musique, de commentaires et de projection, le menu concocté par l’équipe liégeoise. Ne nous y trompons pas, cette séance est aussi pour l’entreprise (oui, c’en est une !) le meilleur moyen de communiquer et de faire la publicité nécessaire au commerce. Ce n’est pas moi qui, démentirai le fait.

 

Faisant le chemin inverse au sein de la Fnac, j’œuvre depuis de nombreuses années pour que ce que l’on nomme encore parfois l’enseigne culturelle, montre aussi un autre aspect que celui du simple commerce de produits éditoriaux. Les nombreuses manifestations musicales que je continue inlassablement à organiser et les partenariats avec nos institutions culturelles en témoignent. Je crois fermement que la Fnac doit tenir un rôle culturel véritable sans pour autant négliger la fonction première de l’entreprise, la vente. A Liège ça marche ! Un orchestre, ça se gère aussi commercialement. Mais le but n’est pas uniquement la vente d’un produit. Plus qu’une simple entreprise, une institution culturelle a aussi un rôle pédagogique au sens large du terme. L’OPL l’assume pleinement.

 

En effet, la découverte des musiques d’aujourd’hui passe par l’explication et la mise à disposition. Tous les moyens sont bons pour nous faire prendre conscience que la musique vit encore aujourd’hui. Programmation d’œuvres et présence des compositeurs, fixation des partitions par l’enregistrement (rien de tel pour l’assimiler que de l’écouter régulièrement) et séances commentées sont autant d’ingrédients permettant la découverte durable de la musique contemporaine. Des découvertes, il y en aura et non des moindres. Pascal Dusapin, Bruno Mantovani et notre liégeois Michel Fourgon seront à l’honneur. Des jeunes compositeurs aussi ! Création des commandes de l’orchestre pour deux élèves du Conservatoire, Delphine Derochette et Jonathan Aussems. Un seul regret, que Gruppen de Stockhausen ne soit pas joué chez nous, mais l’endroit ne s’y prête pas vraiment.

 

Jouer la musique de notre temps n’est possible que si le public peut sentir et (re)découvrir le passé qui a pu générer les chefs d’œuvre actuels. Et là, nous sommes servis. De Gesualdo à Bartok, en passant par Haydn, Wagner et Bruckner, sans oublier les musiques du monde qui ont si souvent influencé les créations dites classiques, je ne peux pas tous les citer. Le répertoire est vaste et varié. Comme l’affirme JPR : « Il y en a pour tous les goûts sans pour autant ne jouer que les cinquante œuvres les plus connues».

 

Mais le fil conducteur de cette saison se situe à Vienne. Ville emblématique qui, à elle seule, pourrait résumer toute l’histoire de la musique, elle fut et est encore un passage obligé pour tous les compositeurs qui n’y sont pas nés. Ne croyons pas qu’elle se résume à la valse. Dès l’époque baroque, beaucoup d’italiens comme Bertali ou Vivaldi y ont séjourné. Le classicisme en a fait sa capitale avec Haydn et Mozart, suivirent les romantiques, Beethoven qui s’y installe et Schubert qui y est né. …Et puis tous les autres …jusqu’aux trois viennois du début du XXème siècle (Schoenberg, Berg et Webern). Oui, décidément, Vienne c’est la musique. Nous les entendrons tous. Vivement ce formidable festival de janvier et son riche programme.

 

Coup de projecteur sur Haydn pour commémorer le bicentenaire de sa mort et redécouvrir son rôle essentiel dans le développement de la symphonie tant au niveau orchestral que formel. Il semble même être à lui seul la racine de cet arbre gigantesque.


Programme OPL 2008-09

 


Pour ma part, je suis heureux. Ceux qui me connaissent savent ma passion pour les viennois et en particulier pour Beethoven, Schubert, Bruckner Wagner et Mahler, …et encore d’autres. Mais mon plaisir se double par la richesse des interprètes et des solistes. De grands noms du piano et du violon. Je ne les cite pas ici par manque de place, mais je crois que les séances de dédicaces au stand de la Fnac vont se multiplier car bon nombre d’entre eux sont présents sur la scène discographique a
ussi.

 

Ne croyez pas que je suis mercantile. Lors des séances de rencontre avec le public, j’ai la chance d’être proche de ces musiciens et, parfois, de pouvoir discuter un peu avec eux. Je suis gâté aussi en tant que participant à cette saison. Je le dis avec fierté et enthousiasme. Je présenterai comme chaque saison deux concerts de la série didactique « Le Dessous des Quartes ». La première est particulière puisqu’elle ne se formule pas par le titre d’une œuvre, mais par une question : Qu’est-ce qu’une valse ? La seconde sera consacrée aux danses symphoniques de Rachmaninov, un compositeur que je n’ai pas encore abordé dans le cadre de cette série. Je m’en réjouis déjà.

Coup de chapeau aux concepteurs du programme et aux auteurs des textes, Eric Mairlot, Stéphane Dado et Séverine Meers qui ont réussi à trouver un concept original et attrayant.

 

Et enfin, il y a tout ce qu’on ne verra pas. La tournée en Amérique latine et les concerts en France permettront à l’orchestre de conserver son statut de meilleure formation belge tout en donnant à Liège en pleine reconstruction une image positive et diablement culturelle.