Une utopie pour Liège.

 

Parfois, je me dis que la musique classique n’est pas toujours placée à sa juste valeur dans notre société. L’enseignement belge n’offre pas aux jeunes tous les éléments utiles pour se faire une juste idée de ce qu’elle véhicule et les professeurs n’ont souvent pas le temps et la formation nécessaire pour transmettre une porte d’entrée adaptée.

 

Il ne s’agit pas ici de jeter la pierre à qui que ce soit. Souvent, des initiatives très honorables cherchent à attirer notre jeunesse vers la musique. Les résultats ne me semblent pas à la hauteur des buts à atteindre. Heureusement, Les Jeunesses musicales occupent en la matière une place essentielle. Mais à l’exception des institutions musicales qui consacrent pas mal de leur temps, de leur argent et de leur énergie à proposer des séances de découvertes, Jean-Pierre Rousseau l’a bien montré en présentant les projets de l’OPL pour la saison prochaine et l’ORW qui cherche lui aussi à attirer les jeunes, peu de choses constructives et durables existent.


Liège

 Liège, vue de la Citadelle 


Je me suis souvent demandé pourquoi personne n’avait jamais imaginé une « Maison de la musique classique » comme il en existe une pour le jazz (grâce à l’énergie de Jean-Marie Peterkenne et de Jean-Pol Schroeder). Il semble qu’un projet pour la « Maison du Rock » soit presque sur les rails. Je crois que la « Maison du jazz » est une réussite et un modèle qu’il faudrait imiter tout en l’élargissant. Le concept n’est pas si utopique que cela.

 

Il serait un point de convergence des différentes activités développées par la musique. On pourrait envisager une maison polyvalente qui regrouperait une grande médiathèque proposant la consultation de collections variées (Cd’s, DVD, Livres, Partitions, documents divers et numérisés, …), ainsi qu’un espace d’exposition permettant des rétrospectives thématiques et des correspondances entre les arts. Une salle de concerts pourrait accueillir des formations et des solistes afin de faire découvrir la variété des répertoires. Des séances didactiques (concerts commentés, conférences, rencontres d’artistes, …) pourraient y être organisées. Bref un temple de la musique !

 

Les partenariats avec nos institutions seraient organisés de telle manière que tout cela communique simplement et efficacement. Les séances scolaires, organisées avec la pédagogie (découverte, expérimentation, apprentissage de l’écoute, …) adaptée aux enfants et adolescents auraient le but de préparer des publics nouveaux.


 Paris, Cité de la MusiqueParis, Cité de la Musique


Vous l’aurez compris, cette utopie musicale ne serait possible qu’avec des financements importants que peu de pouvoirs publics sont prêts à concéder. Placer l’argent public dans une telle entreprise et miser sur une politique vraiment culturelle est un luxe que nos sociétés ne peuvent sans doute plus se permettre… ! …et même alors, il faudrait encore dénicher un endroit adapté et bien situé, acquérir des collections attractives, des moyens multimédias performants, rassembler des bonnes volontés et y mettre une énergie considérable.

 

C’est sans doute un leurre que de croire qu’un jour, Liège aurait sa petite « Cité de la musique » et qu’elle contribuerait à la transmission de la musique. Il ne s’agit pas là d’une mégalomanie naissante, juste un rêve que je me permets en ce jour de mon anniversaire.